Shaynning
Libraire @ Librairie Monet
Intérêts littéraires : Biographies, Jeunesse, Littérature, Psychologie, Arts, Bande dessinée, Loisirs

Activités de Shaynning

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Les racines du coeur

Par 2Fik et Dorian Danielsen
(4,0)
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Incontournable Poésie Ado Mars 2024 La collection Unik de la maison québécoise Héritage propose un nouveau membre couleur de mandarine pour aborder le thème du déracinement chez les jeunes. Comme tous les membres de la fratrie, "Les racines du coeur" est un mélange entre poésie et fiction, dont les phrases changent de forme, de teinte et de taille pour se mouler à la charge émotive ou encore au verbe d'action, ce qui en fait un texte dynamique au sens littéral. Le narrateur apprend de manière abrupte qu'il va non seulement déménager bientôt, mais également changer de pays. Pour lui, son monde vient d'imploser. Il relate la perte de tous ses repères, les émotions désagréables qui marquent son quotidien et les semaines à se sentir profondément seul et incompris. Avec le temps, à petits pas, il prend ses marques, s'approprie sa chambre et son espace vital, trouve de l'intérêt dans son nouvel environnement communautaire et obtient enfin un premier contact chaleureux avec une autre enfant. Peu à peu, il réalise qu'il n'a plus à craindre les changements de milieu, puisque à ses yeux, il est devenu sa "propre maison". Je dois avouer que dans cette historie touchante, le fait que les parents n'aient rien fait pour préparer leur enfant à autant de changements est vraiment perturbant. Comme si révéler à la dernière minute allait l'aider. Au contraire, sans prendre d'avance et lui permettre de progresser psychologiquement sur les changements à venir, en lui donnant des indices sur ce qui va arriver et amener déjà des éléments culturels propres au pays qu'ils vont intégrer ou tout autre préparations, comment ont-ils pu espérer que leur enfant s’intègre facilement? Son univers a été pulvériser en deux jours, alors qu'ils ne sont pas en contexte de guerre ou de péril! Bon sang, les parents, c'est pas fort! Bon bon, je me calme. Je sympathise avec le personnage. Je pense que dans ce genre de contexte, on peut parler de "processus de deuil", car il semble y avoir la plupart des phases, même si elle ne sont pas nommées. Il y a du déni, il y a la colère, la négociation, la dépression pour aboutir à l'acceptation et la prise en main de la situation. Il y a un processus. Le personnage passe par tout un spectre d'émotions désagréables* ( Pas "négatives", les émotions ont une fonction, elle ne sont donc jamais négatives, par contre elles peuvent être très désagréables) et on peut comprendre que sans repères, hormis ses parents, à quoi peut-il se raccrocher? On se rappelle qu'il s'agit d'un enfant, pas d'un adulte, ses facultés d'adaptation et ses expériences sont limitées. Néanmoins, et là vient le baume sur le bobo: le temps. Et la résilience. Peu à peu, il se trouve des choses à apprécier, il connait de mieux en mieux son nouvel environnement, parle mieux la langue locale, ce qui facilite la prise de contact ( qui n'a pas été favorable d'ailleurs, on s'est moqué de lui et on lui a même dit de retourner dans son pays). Je fais du pouce sur ce point précis pour les lecteurs ados qui liront le livre, mais au regard de ce que vis le personnage, n'est-ce pas un raison de plus d'être accueillant et bienveillant envers nos nouveaux arrivants? Ils et elles ont déjà beaucoup de choses à gérer de nouveau et c'est déstabilisant ( dépendamment aussi du niveau d'écart culturel , socio-économique et politique entre les deux pays, on s'entend). Bref, s'il y a du travail qui se fait du côté de l'immigrant, il faut qu'il y en ait du côté de l'hôte. J'aime bien les Unik pour les sujets qu'ils apportent avec une manière somme toute facile, mais immersive. Comme ce fut le cas pour les autres que j'ai pu lire et apprécier, j'ai le sentiment qu'il est une belle "lentille" dans laquelle regarder et observer un tout autre point de vue. Beaucoup de fictions le permette, je le conçois, mais il y a dans ces petits livres un gros "focus" sur un enjeu en particulier qu'on ne peut tout simplement pas occulter. Ici, il est question de déracinement, avec les thèmes qu'ils sous-tend, et ça nous monopolise entièrement. Comme la plupart des Unik, il se termine sur un espoir, un axe favorable , ici la prise de racines de notre narrateur. Et même une petite prise de conscience: Quand on vit un déracinement, même si je me doute que cela n'est pas une expérience qui réussira à tout le monde, reste que l'auteur a un point intéressant au sujet de son "soi en tant que maison". Mais je pense aussi que tous les gens ne sont pas en mesure d'attendre cette vision de soi, pas par incapacité ou faiblesse, mais par tempérament. Si certains deviennent des "voyageurs", d'autres sont très attachés à leur maison ou leur pays. On est tous des "plantes" uniques. Ça me fait penser qu'il y a donc matière ici à un échange sur le sujet. J'ai envie de dire qu'on en prendrait plus, il y matière à en faire un petit roman, mais je respecte le choix de ce format plus petit et concis, qui devient une sorte de "mise en bouche" sur le sujet. Une autre belle "lentille" poétique et pertinente pour la collection. Pour un lectorat adolescent, 1er cycle secondaire, 12-15 ans+ ( Mais je pense que les 11-12 ans aussi peuvent s'y intéresser).
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La cabane

Par Ludovic Lecomte
(4,0)
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Incontournable Roman ado Mars 2024 Avec ses chapitres en compte à rebours, ses textes épurés parfois à la frontière des vers libres et dont même la ponctuation disparait parfois dans les moments d'angoisse, comme si la respiration du texte aussi devenait difficile à gérer, "La Cabane" s'intéresse à un syndrome qui n'est pas nouveau, mais qui a eu un regain de manifestation durant la pandémie. Forme d'angoisse sociale, de repli sur soi et d'état d'anxiété aux manifestations somatiques similaires aux crises d'angoisses, le "syndrome de la cabane" me rappelle même le phénomène rependu au Japon des hikikomoris. Ces personnes vivent en retrait quasi total de la société, dont seuls les écrans deviennent des moyens de communication avec le reste du monde. Si les hikikomoris semblent être davantage liés à un statut social dans sa perception sociale, le présent roman s'intéresse plutôt à ses dimensions psychosociale et mentale. Le narrateur est un ado, qui a du jour au lendemain été dans l'incapacité physique et mentale de franchir le seuil de sa maison. Un état inédit, étrange, qui semble flotter quelque part entre l'angoisse et l'insécurité, qui peut paraitre à la fois réel et irréel pour les gens autours, mais qui est tout-à-fait réel pour celui qui le vit. On ne sait pas d'emblée de quoi souffre cet ado, qui semble en proie à des émotions et des pensées pour le moins intrusives. La culpabilité et l'incompréhension de son état rajoute une couche d'angoisse. Dans un texte simple et particulièrement efficace, l'autrice parvient à illustrer un état mental qui ressemble à une prison dans un crâne, dont il faut maintenant en saisir la nature. Grâce à une intervenante psychologue et l'appui d'une personne ayant vécu un état similaire, Manon, le jeune homme parvient progressivement à cheminer pour guérir, car il s'agit bel et bien de guérison mentale. Avec ses échecs, ses va-et-vient, ses peurs, ses objectifs et sa lente compréhension d'un état encore mal connu, il nous amène vers l'objectif central du roman: Sortir de la maison. J'adore quand les auteurs et les autrices font dans la psychologie et s'en sortent bien, car ce n'est pas un sujet toujours facile ou intuitif. C'est néanmoins fondamental d'en parler, car la santé mentale importe autant que la santé physique. Or, c'est relativement nouveau dans l'histoire de l'humanité que de traiter la santé mentale, sans tomber dans tous les navrants stéréotypes et fausses informations qui l'ont jalonnée. Le roman est un huis clos mental, en quelque sorte, où la guérison se fait avec de la déconstruction de schèmes de pensées, des techniques de gestion des émotions et du comportement, une réappropriation du pouvoir d'agir et tout ça sans avoir la source même de l'état anxieux. Ça va finir par être découvert et ce n'est pas étranger aux changements climatiques. En effet, le narrateur se découvre une éco-anxiété et mettra du temps pour le découvrir. Il faut parfois beaucoup d'introspection et d'auto-anlayse pour trouver des réponses en soi sur notre état mental, ce n'est pas pour rien que des expert.e.s existent pour accompagner les gens. Aussi, j'ai beaucoup aimé voir les différents cercles sociaux: la sphère des amis, celle des parents, de la famille élargie, de l'intervenante et Manon, dont le rôle est quelque part entre le support, la camaraderie et l'épaule de réconfort. La présence de ces sphère asociales saines est assurément un facteur aidant pour le narrateur, même si la maman avait beaucoup d'attentes, même si le papa était maladroit. En fait , c'est très crédible, car tout bien intentionnés soient-ils, ils restent humains. Mais ça ne change rien à leur degré d'implication et restent qu'ils n'ont pas chercher à le tirer de force de son état. Et c'est ce qui fait la différence. J'ai envie de dire que c'est une belle incursion dans le monde de la psycho-intervention, même courte et même concise. On a rarement l'occasion d'en lire et encore moins de la voir chez un garçon. Parmi les innombrables enjeux sociaux, adresser et traiter les enjeux de santé mentale au masculin est réel, car les chiffres le démontrent: les hommes vont moins chercher de l'aide, que ce soit par peur du jugement, par leur éducation ou encore parce que les services sont inadaptés. Il faudra donc normaliser la santé mentale chez nos ados garçons dans la fiction aussi, si on veut déconstruire le mythe de l'homme invulnérable psychologiquement. Avec sa formule courte et son traitement atypique dans sa structure, le roman est accessible autant aux lecteurs habitués qu'aux lecteurs occasionnels ou avec des défis en lecture. Une occasion de se poser des questions su un enjeu sociale réel, celui de le santé mentale chez les jeunes, de découvrir un univers invisible complexe et fascinant qu'est la psyché humaine et une ode à l'espoir, puisque nous avons maintenant les moyens d'aider les gens souffrant psychologiquement et mentalement de guérir ou à tout le moins, de tenter de le faire. Après tout, l'une des remarquables qualités dont jouissent les humains est la résilience. Et j'ajouterais qu'il n'y a pas de petites victoires, surtout dans l'aboutissement d'un long et exigeant processus de guérison, peut importe la forme. Pour un lectorat adolescent du premier cycle secondaire , 12-15 ans+.
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Les squelettes du lac des tombeaux

Par L. P. Sicard
(4,0)
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Incontournable Roman Mars 2024 Je pense qu'on peux affirmer sans trop se tromper que les auteurs ayant donné vie à la sinistre série des "Contes Interdits", romans d'horreur qui réécrivent les contes en version modernes scabreuses et horrifiantes, se tournent maintenant vers la jeunesse. Une excellente idée, me semble-t-il , car l'intérêt pour le genre Épouvante est assurément présent, foi de libraire jeunesse. Mieux encore, il semblerait qu'on s'intéresse aux contes et légendes d'ici. Alors emmitouflez-vous dans votre meilleure couverture chaude et attachez vos tuques, car pour ce roman-ci, le plus effrayant des quatre premiers parus de cette collection sombre, nous nous aventurerons en Mauricie, dans une forêt sublime de jour, mais porteuse d'une sombre vérité historique la nuit, au risque d'y perdre l'esprit. Max hérite d'un chalet quand son père décède d'une maladie. Situé en Haute-Mauricie, au Nord-Ouest de la Tuque, l'endroit est éloigné et en pleine forêt. N'ayant pas envie de découvrir l'endroit seul, Max emmènes Estelle et Franck, ses cousins plus jeunes, et ce d'autant plus que Richard tenait un discours étrange sur ces lieux, parlant de squelettes en nombre appréciable, de lac hanté et d'artéfacts autochtones. Sur place, ce que les jeunes adultes découvrent est effectivement déconcertant, pour ne pas dire macabre, et Max, avide de réponses, ne semble pas réaliser le péril dans lequel il les place tous les trois. Comme je le mentionnais dans l'intro, il y a une première fournée de romans dans la collection, avec "Le trou du Diable", "les Sorcières de Beauce", "Les sirènes du golfe" et le présent ouvrage, "Les squelettes du lac des tombeaux". Ce sont tous des petits romans d'environ une centaine de pages dont le design de couverture sombre et leur cadre stylée commun rappelle celui de leur grande sœur "Les Contes Interdits", pour le lectorat adulte. Ils s'inspirent des légendes et histoires de la province du Québec, territoire d'une jeune nation qui s'est bâtie sur celle de nombreuses autres, les premières nations, et qui du fait de son histoire coloniale et de la mainmise terrible de l'Église, n'est pas en reste d'histoires terrifiantes. Il existe sur la 4e de couverture un gradient d'horreur, comme pour la collection Courte Échelle Noire, avec 4 niveaux. On les retrouvent au haut de la 4e de couverture, sous forme de petites têtes de mort sur deux os croisés. Le présent ouvrage est au niveau 3, "Élevé" et en bas de la 4e, vous trouverez les gradient d'horreur des autres livres. La série indique clairement le groupe d'âge tout en bas: "Les Légendes terrifiantes d'ici est un collectif de livres d'horreur destinés à un public de 13 ans et plus", alors il n'est pas possible de prétendre qu'il sont destinés aux plus jeunes. J'apprécie toujours ce genre de transparence, car ainsi, le ou la lectrice peuvent faire un choix de lecture libre et éclairé. À partir d'ici, il y aura des divulgâches. J'ai repéré une ou deux "erreurs", cependant. Déjà, la 4e de couverture présente une variation du titre: "les squelettes du Lac DU tombeau" à la place du "DES". Ensuite, à la page 61, on a Estelle qui "hurle, échappe le candélabre, dont toutes les flammes s'éteignent", mais en page 69, "Les trois bougies sont à moitié consumées". Faudrait savoir, elle a ou non le candélabre et est-t-il éteint ou non? Enfin, je ne peux pas m'empêcher de me demander comment le père de Max, Richard, a pu vivre si près du lac, connaitre ses chemins, piquer quelques squelettes au passage, avoir une cabane tout près de ses berges et malgré tout ça, mourir de maladie des années plus tard, alors que les trois jeunes sont condamnés le jour 1? Surtout que le père a vu les rituels, ce qui signifie, on le voit avec les trois jeunes, qu'il était très près des berges. Donc, pourquoi a-t-il été épargné à moult reprises? Est-ce parce qu'il est resté dans son chalet sans chercher à fuir? Mais alors, comment pouvait-il vivre? D'où venait ses ressources vitales? Bref, l'histoire entourant le père ne fait pas sens à mes yeux avec le déroulement et la "logique" de ce que vivent les trois jeunes personnages. N''empêche que globalement, c'est intriguant cette histoire, qui me rappelle la tournure du roman de Stephen King , chambre 1408, dont on ne pouvait plus sortir car on devenait prisonnier d'une réalité différente, d'une entité malveillante qui s'attaque à l'esprit, en quelque sorte. L'auteur est resté assez fidèle aux éléments retrouvés dans la légende d'origine, avec l'homme brûlé dans une cabane, le chien devenu fou qui attaquait les arbres et courait après sa queue et la légende à vérifier ( Sources: Créatures fantastiques du Québec. 2, Bryan Perro). D'ailleurs, je mentionne que Brian Perro, celui qui semble à l'origine de cette collection, a écrit deux livres sur les créatures fantastiques du Québec, et donc, se retrouve en tant que source d'info pour la collection. Il est toutefois possible de trouver divers informations sur Internet, mais elles sont souvent extraites de sources bibliographiques. Le récit coule bien, on se laisse facilement entrainé dans cet univers en huis clos, ramené sans arrêt vers les berges du lac truffé d'ossements et de ses habitants sans repos. J'aurais peut-être aimé que l'information sur la mort massive des autochtones, soit la raison de tous ces squelettes en ce lieu, soit moins "garochée" ( jetée rapidement). Les épidémies engendrées par l'arrivée des européens est un réel phénomène historique et qui a causé de grandes souffrances chez nos premières nations, en plus d'être la source de la malédiction entourant le lac aux tombeaux et sa légende, donc j'estime que ça aurait pu être un peu plus central comme information. Néanmoins, il est clair que les défunts sont des autochtones, au moins il n'y a pas d’ambiguïté là-dessus. Il y a un aspect qui m'intrigue toujours beaucoup dans les romans d'épouvante jeunesse spécifiquement: Jusqu'où l'auteur ou l'autrice va-t-il/elle nous entrainer? On ne peut pas traiter un roman jeunesse comme un roman adulte en raison de l'âge des lecteurs, lié à leur développement psycho-neurologique. Je me demande donc systématiquement où la frontière de l'horreur est tracée dans ces romans. Les romans du niveau intermédiaire, par exemple, font très rarement mourir les personnages et certaines violences, comme la sexuelle, sont absentes de ce groupe d'âge. Ici, nous sommes dans la littérature adolescente, il y a donc des frontières qu'on peut traverser et l'auteur ne se prive pas. Les jeunes personnages ne s'en sortiront pas et leur mort, dont on ne livre pas les détails dans le cas de Max, se solde par une noyade volontaire pour les deux autres, ensorcelés par la magie noire des lieux. Et certaines scènes sont effrayantes, je pense notamment à cette scène plus ou moins "réelle" ( mais réelle pour les deux jeunes qui l'ont vue) où Max se promène tranquillement en étant pourtant immolé. Il était déjà mort, en témoigne les os que sont ses jambes, mais quand même, sur le coup, ça saisi. Je pense que ça fera bien frissonner les amateurs et amatrices de romans d'horreur du lectorat adolescent, mais je ne le suggère pas aux non-initiés au genre. Peut-être faudrait-il mieux commencer par les romans au niveau 1 avant de s'attaquer au niveau 3? J'ajoute que sa petite taille de moins de 100 pages permet aussi d'aller chercher le lectorat moins habile ou patient en lecture, ou tout simplement les lecteurs qui veulent des histoires expéditives. En même temps, le roman tient à la fois de la légende et du fait divers, c'est donc cohérent qu'il soit court. Bref! Un bon petit livre efficace et qui met en lumière une vieille légende de la province québécoise, teintée de réalité historique, suffisamment sombre et perturbant pour convenir aux initiés du genre, à mon humble avis. Pour un lectorat adolescent du premier cycle secondaire, 12-15 ans+
Shaynning a commenté et noté ce livre

Terre promise

Par Philippe Arnaud
(1,5)
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Roman abandonné [ Quelque part au milieu entre deux cactus] " Une femme shérif et un n**** au comptoir?!" Peut-t-on voir bien en évidence sur la quatrième de couverture, avec avouons-le, une jolie couverture. Malheureusement, cette promesse ne présente ni la femme libre espérée ni l'afro-caméricain libéré escompté, pour tendre vers ce qui est à mon sens rien de plus qu'un énième "Far West" fantasmé - pas historique - tels que vus dans le cinéma américain des années 50-60, avec la palette de clichés et de stéréotypes qu'on leur connait. Un roman violent, peu crédible et véhiculant d'agaçants stéréotypes. À mon avis, bien sur. On retrouvera une femme shérif , une superbe plante blonde à belle poitrine, qui a flairé le salaud de passage dans la personne du personnage principal, une parodie de "cowboy" aussi sexiste que raciste, avant de le baiser, quelques heures à peine après être arrivé dans la petite ville. Comment peut-on prendre au sérieux un personnage féminin aussi stupide. Je n'ai jamais comprit les hommes qui croient que les femmes sont prêtes à coucher avec un homme dont elle ont mauvaise opinion "juste parce qu'il est sexy et mystérieux". C'est affligeant. On a un "n****" ( Concédons ici des circonstances historiques avérées) qui est barman, Louis, un personnage extraordinairement secondaire pour un héro qui arrive d'entrée de jeu. Rien à voir avec les œuvres à la Underground Railroad ici, on est dans le cliché type du personnage Noir costaud qui a perdu sa femme sur une plantation de coton et l'asservissement dont a été victime, effacé et affable. Loin de moi l'idée de banaliser son état, mais je vous rappelle que des Noirs existaient à pareille époque dans le Nord anti-esclavagiste et le Canada - le gros pays au Nord des States dont aucun Western ne parle jamais en dépit d'une Histoire pourtant très intéressante et en parallèle de la Ruée vers l'Or américaine. J'aimerais bien un Far West Canadien une bonne fois. Bref. On est pas dans un type de personnage intéressant et pertinent, c'est bien triste, surtout qu'on nous le présente sur la 4e de couverture comme un commerçant. Sinon, le hér..non, pas ce mot, franchement ce serait surfait. Beau, jeune, mâle alpha blanc typique, sexuellement attractif, rustre et évidemment pas commode, c'est tellement cliché que s'en est banal. On dirait un personnage de Harlequin War Fest ou l'un des innombrables mâles alpha de romans érotiques actuels. Je n'arrive pas à comprendre ce personnage principal, surtout que ses figures paternelles avaient du sens, surtout pour l'époque. Oui, le second est un propriétaire d'esclave, mais il n'était pas si férocement sexiste et insensible. Je ne comprend pas la psychologie du personnage, Jim Whitefoot de son prénom. Jim "piedblanc", sérieusement? Il est encore moins intéressant que notre barman, qui lui au moins n'est pas un foutu couillon. Parlant de noms, je suis très perplexe devant l'absence de travail autours des autochtones ( qu'on appelaient "Indiens" tout comme on appelait "N****s" les Noirs). Ils sont caricaturaux, ont des noms digne de camp de vacances comme "Renard Agile" ou Aigle Sage"...Mais ça va faire cette manie de mettre un animal et un adjectif et de prétendre que c'est un nom autochtone?! Et ce serait trop demander de le mettre dans la bonne langue? De la bonne Nation? Il existe des dictionnaires numérique sur les premières nations, maintenant, alors pas d'excuses. Et cette histoire de scalp, j'en perd mon latin - enfin, mon français- c'était prévisible: Encore une fois, on semble croire que c'était courant chez les autochtones, mais sans contexte religieux et conflictuel précis, ça n'avait pas de signification. Aussi, c'était certaines nations guerrières ( donc pas la majorité) qui la pratiquaient. La violence est crue et elle est souvent inutile. le "Gros Méchant" de service est bien sur une brute cruelle balafrée amateur de scalps, sans cœur, sanguinaire, un brin timbré, qui commets des horreurs parce qu'il les a apprise. Bah oui, comme dans les films de western en somme. Manquait juste les crachas. Comme ce personnage odieux est dépourvu d'âme - mais dans le sens d'être crédible, pas dans le sens "humain", ça on avait comprit. Je suis contre les antagonistes totalement noir d'âme, parce que c'est manichéen et parce que ça manque totalement de nuances. Or, l'Histoire, elle est nuancée. L'Humain aussi. On a donc un supraMéchant qui tue, viole, casse, détruit, scalp, emmerde tout le monde et bien sur, tous les autres vont faire front commun contre lui. ( Musique de flûte style "avant le duel). Je pense que cette œuvre n'est pas originale, ni Historique, ni pertinente. On ne dénonce pas les comportements odieux des acteurs sociaux de cette époque et pourtant les sujets ne manquent pas. On n'offre pas de personnages nouveaux et psychologiquement crédibles. Il est fort probable que ce roman plaira à ceux qui ne connaissent pas du tout l'Histoire Nord américaine et les films Western tous plus sexistes, machistes et racistes les uns que les autres, en bonne glorification du colon Blanc chrétien américain moyen, et qui y verront un roman d'action. Dernier truc qui m'a irrité: quand le Canadien français ( parce que ça ne s'appelait pas encore un "Québecois") est inclut, soit c'est l'imbécile de service, soit, comme ici, c'est un sale petit pervers. ( Soupir) Pourquoi le si petite nombre de représentants de la Belle Province dans les œuvres françaises ont systématiquement un rôle ingrat? Commentez cette affirmation, s'il vous en prend l'envie. Ce roman me semble un bon exemple de ce qu'est un Western dans l'imagination des européens, mais si certains éléments sont emprunts d'une certaine vérité ( surtout les réalités sociales) , reste que le reste est emprunté au décor du cinéma. Si cela vous intéresse, il y a une série western beaucoup plus intéressante quand il s'agit de malmener les stéréotypes tout en dressant un portrait de cette époque à cet endroit du monde: "Terre sans Dieu", "Godless" en VO, sur Netflix. Pour un roman une femme réellement moderne pour son époque, il y a "Maddie Maud", de Camille Bouchard, aux éditions Québec Amérique. Compte tenu de l'intensité de la violence et du langage parfois injurieux ( ou à caractère discriminatoire) nous avons placé ce roman en Jeune Adulte, 17 ans et +.
Shaynning a commenté et noté ce livre

Bleu et absolument génial

Par Nadine Brun-Cosme et Sarah Vehla
(3,0)
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La maison Voce Verso propose un 3e livre pour sa collection "Hissez ho!", ces hybrides entre le roman et l'album. Ce troisième membre aborde l'absence d'un parent et les moyens parfois étonnants des enfants pour y faire face. Appolline est une petite demoiselle de 8 ans, qui voit sa mère partir pour une semaine et demi, pour son travail. Le papa choisit ce moment pour se débarrasser des chaussettes bleues favorites d'Appolline, celles que lui avait données sa maman. Quand elle trouve un fin brin de laine bleu entre ses deux orteils, Appolline se met alors en tête de garder là, comme un petit secret. Durant les prochains jours, c'est également le quotidien ponctués de petits moments pétillants ou un peu plus maussades entre la petite fille et son papa. Quand j'étais monitrice de camp de jour, il m'arrivait quelques fois de me faire dire des choses pour le moins insolites, des constatations ou des idées qui émergeaient de l'imaginaire des jeunes dont j'avais la responsabilité. Moi qui ait souvent le réflexe de chercher la logique derrière tout, je me suis retrouvée plusieurs fois devant rien de logique du tout, mais au fond, j'en ai apprit que dans le monde des enfants, la logique, c'est très relatif. Ça répond à leur vision et comble un besoin qui échappe peut-être à ma compréhension, mais qui doit avoir un sens pour eux. Pourquoi évoquer tout ça? Parce qu'à priori, on peut rester perplexe devant cette jeune fille aux idées farfelues. Mais au fond, peut-être que c'est là la manifestation de son sentiment de manque face au départ e sa mère, une sorte de petit rituel ou une mission secrète, un point de repère peut-être? Après tout, elle les aimait ses chaussettes. Peut-être que c'était des objets un peu fétiches même? ET que ça lui a causé un petit choc de s'en être fait dépossédé aussi vite, à un moment où elle en avait besoin. Les humains me semblent souvent créatif quand vient le temps de gérer leurs émotions ou survivre à des changements, et les enfants, avec leur imagination fertile, ont sans doute des façons encore moins orthodoxes de le faire. Comme tenir à un petit bout de textile entre deux orteils ou l'échanger contre un bonbon quand il se perd dans les tuyaux du bain. Même Appolline semble avoir une opinion en demi-teinte d'elle-même, en disant de plusieurs façon qu'elle a de drôles d'idées et que cela la distingue des autres. Mais quand on y regarde de plus prés, au fond, qu'est-ce que ça change? Si ça lui procure un sentiment de sécurité et détourne son attention de la source de son manque, grand bien lui fasse. Ce qui m'a surtout touché dans le récit est le papa, un peu maladroit, mais bien intentionné malgré de petites rigidités. Je pense que c'est là l'enjeu dans le départ de l'autre parent, c'est pour le parent qui reste de trouver sa routine et ses repères avec l'enfant. Pas de se substituer à l'autre parent, mais de garder son rôle et s'approprier le quotidien. Le petit moment partagé devant le frigo était mignon justement pour ça. Ce n'était pas une habitude de la maman, mais bien un moment spontané avec le papa, un élément atypique et partagé entre fille et père. Donc, il y a de la pertinence et j'aime bien les romans illustrés, mais ce qui m'asticote quelque peu est la question du lectorat. Je ne vois pas trop à quel genre de lecteurs je le confierais. Ce n'est pas le récit le plus intuitif à comprendre et pas le sujet le plus passionnant non plus. Peut-être que ce sera pour un lectorat plus ciblé, comme pour les enfants qui affrontent directement le même enjeu. Et comme j'ai du extrapoler pour cerner les enjeux, qui ne sont pas aisément détectables, je me demande si les jeunes vont comprendre où veut les amener l'autrice? Petit détail qui est aussi mignon: La couleur bleue. Je vois encore trop souvent des personnages féminins coincées avec la couleur rose, alors chaque livre qui fait le contraire fait du bien. En somme, c'est un livre qui m'aura fait cogité un peu, car je n'ai pas tout saisi d'entrée de jeu, qui présente un sujet intéressant, mais dont il va falloir chercher son lectorat, parce que je pense qu'il ne se fera pas adopter facilement. Et la 4e de couverture n'aide pas à savoir quel est le sujet du roman. Pour un lectorat intermédiaire, à partir du 2e cycle primaire, 8-9 ans+
Shaynning a apprécié, commenté et noté ce livre

Dans la nuit, tu te dévoiles

Par Isabelle Jameson et Sylvain Cabot
(4,0)
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Incontournable Album Mars 2024 Il y a un moment déjà que j'attendais un album sur le sujet de la transidentité pour mes lecteurs plus vieux du 2 et 3e cycle primaire, le lectorat intermédiaire. Et c'est une autrice de ma province qui en est l'autrice. Alex est bercé depuis l'enfance par les étoiles, qu'elles se retrouvent dans la comptine que lui chantait sa mère, au plafond de sa chambre et dans les histoires qu'on lui a lues. Quand la puberté a commencé, Alex est passé d'enfant rieur et joyeux à taciturne et mal à l'aise. Il cherche à cacher ses seins qui commencent à pousser derrière de larges kangourous, refuse désormais de porter des robes et se sent mélancolique. Quand il cède sa place à une apinée dans l'autobus de la ville et que celle-ci le remercie en utilisant les mots "grand fille" et "bien gentille", Alex le prend assez mal. Non pas que les mots soient mesquins, mais peu à peu, Alex comprend qu'il n'est pas une fille, mais bien un garçon. Reste maintenant à trouver la façon de le dire à sa famille et espérer que son monde ne va pas éclater. Alex est un enfant transgenre, assigné "fille" à la naissance, mais "garçon" dans son identité. Les changements dans son corps semblent marquer la divergence entre son physique et sa psyché. Il est cependant inquiet de la réaction des autres. Néanmoins, Alex va trouver de la part de sa famille le support et la compréhension dont il a besoin. Loin de le rejeter, la famille accueil son annonce à bras ouverts. Même son de cloche de la part de ses camarades, qui auront certes besoin de temps pour employer les bons pronoms. En somme, l'explosion de son monde qu'il redoutait n'est pas venue. Et c'est ce qu'on souhaite à tous les jeunes qui ont passeront par une transition de genre. Un monde bienveillant et sans jugements. J'aime bien le style graphique, qui s'adapte bien aux lectorats plus vieux. On y retrouve une belle diversité ethnique et corporelle, la palette de couleur est à la fois douce et sobre, avec une dominance des bleus, des oranges et des mauves, qui servent souvent le registre émotionnel du personnage. J'apprécie aussi qu'on ait choisi de mettre autant des comportements que des émotions dans le cheminement d'Alex, car il y a bien sur des deux dans un processus de transition. Ce n'est pas qu'une simple affaire de changer de garde-robe ou de coupe de cheveux, il y a tout un processus interne qui relève de l'identité, de la perception de soi et l'estime de soi. Il importe selon moi de bien cerner cette dimension, qu'on ne voit pas forcément, mais qui existe et dotn il faut savoir prendre acte. C'est une question de respect de l'autre, mais également d'empathie. Bref, un bel album pour "un" bel étoile, qui a trouvé sa façon de briller et qui pourra grandir en accord avec sa vision de soi, dans le corps et l’esprit qui sont les siens. Un album bienveillant et rempli d'espoir, à partager dans les écoles autant que les foyers. Pour un lectorat intermédiaire à partir du 2e cycle primaire, 8-9 ans+
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Loujain rêve des tournesols

Par Lina Alhathloul, Uma Mishra-Newbery et Rebecca Green
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Incontournable Album Mars 2024 Le présent album est inspiré d'une femme qui porte le nom de Loujain, une saoudienne arrêtée pour le simple fait d'avoir conduit un véhicule. Les libertés et les droits des femmes continuent d'être bafoués dans certaines régions du monde et des gens continuent de lutter pour une plus grande équité entre les genres. Loujain est une petite fille qui vit dans un monde où il est possible de voler. Néanmoins, Loujain réalise qu'en tant que fille, elle ne pourra jamais voler car c'est interdit aux filles, et ce, en dépit du fait qu'elles peuvent avoir des ailes elles aussi. La jeune fille voudrait tant aller sur les champs de tournesols comme son père le fait régulièrement. Un soir, alors que Loujain est triste que son propre ami, Ali, lui ait rappeler l'interdit qui pèse sur elle, la maman et papa de Loujain ont une conversation. "Si tout le monde a des ailes, pourquoi est-ce seulement les garçons qui peuvent s'en servir? Si tu ne l'encourage pas [ Loujain] qui le fera? Tu dois croire que les choses vont changer. Sinon, elles ne changeront jamais." À partir de ce moment, le papa décide d'honorer la demande se sa fille et lui donne ses premières leçons de vols, en vue d'un jour, gagner les champs de tournesols avec sa fille. Et même si elle fait la une des journaux et s'attire des regards désapprobateurs, Loujain devient un modèle et une inspiration pour les autres petites filles. Être la première a faire quelque chose, être une pionnière, surtout contre un interdit, doit demander un courage à toute épreuve. Cela dit, quand il est en plus porté par le soutient des pairs, proches ou amis, il devient encore plus solide. L'histoire de Loujain est celle de nombreuses filles et femmes réelles, qui voyaient des injustice dans le simple fait d'être nées femmes dans un monde d'hommes conçu pour des hommes. Cette iniquité est d'autant plus insensée qu'elle est profondément disparate entre les pays dans le monde. Tandis que des femmes sont de plus en possessions de leurs droits, d'autres pays connaissent des reculs. Ici, il est question de "voler", ce qui peut incarner pleins de formes de libertés et on constate qu'aucune raison ne vient véritablement expliquer le "pourquoi" les filles n'ont pas le droit de voler. En revanche, j'observe qu'un papa se pose la question et demande même un avis à sa conjointe. J'aime bien qu'on illustre que tous les hommes ne sont pas d'accord avec le clivage de genre, ne serait-ce que par logique ou par justice. Et je veux bien croire qu'il y a des papas qui veulent ce qu'il y a de mieux pour leur fille, leur enfant. C'est donc un bel album sur un thème qui revient souvent, mais qui restera toujours pertinent, car les droits et les libertés des femmes ne seront jamais garantis. Comme le disais Simone de Beauvoir : "Rien n'est jamais définitivement acquis. Il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Votre vie durant, vous devrez rester vigilantes". Du reste, je suis toujours heureuse de trouver des albums qui met en vedette des enfants des pays moins représentés, comme ceux et celles du Moyen-Orient. Vous trouverez de plus amples informations sur Loujain Alhathloul, dont sa photo et son combat, à la fin de l'album, ainsi qu'un mot des autrices. Pour un lectorat préscolaire, 4-5 ans +
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D'aile en aile

Par Angèle Delaunois et Catherine Plante
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Incontournable Documentaire Jeunesse Mars 2024 Mélange de poésie, de documentaire sur les oiseaux et sous la forme d'un abécédaire, le présent ouvrage se veut polyvalent et pertinent. Avec de jolies illustrations et un mélange intéressant entre la délicatesse de la poésie et la pertinence du documentaire, "D'aile en aile" rafraichit la façon de consulter un ouvrage spécialisé. Je précise que les animaux des lettres W, X, Y et Z proposent des animaux autres qu'oiseaux puisque qu'il n'y a pas d'oiseaux dont le nom débutent par ces lettres dans le répertoire des oiseaux du Québec. J'ai vérifié, vous pouvez d'ailleurs consulter ce répertoire sur ce site: https://animauxduquebec.ca/oiseauxduquebec/passereaux/ Je mentionne également la mention spéciale au Harfang des neiges, ce grand hibou blanc popularisé par la saga Harry Potter, qui est l'emblème animalier national québécois, qui est présenté à la fin. Un bel hommage à nos oiseaux de la Belle Province. Pour un lectorat intermédiaire à partir du 2e cycle primaire, 8-9 ans pour la lecture seule, mais les 6-7 ans du premier cycle qui auront envie de s'y intéresser pourront le faire avec l'accompagnement d'un.e Lecteur/Lectrice expérimenté.
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Une patte en moins !

Par Irene Frigo
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Incontournable Album Mars 2024 Voici un sympathique petit Sans texte rigolo qui a une structure répétitive. Une chaise jaune, placée quelque part à l'extérieur, n'a que trois pattes. On cherche à lui trouver une potentielle 4e patte, mais aucune ne dure dans le temps. La première est une baguette de pain, qui a tôt fait d'être mangée. S'en suivent toute sorte d'objets et d'animaux ( oui, il y a un chat qui se prend momentanément pour une patte de chaise). Ultimement, c'est une petite plante qui va gentiment croître juste à la bonne place et non seulement devenir une patte fort solide, mais qui va englober la chaise au complet. Comme quoi , dans le doute, demandez à Dame Nature! Après tout, si on a envie de dévorer la baguette ou la pile de livres, que les animaux ne tiennent pas en place et que les objets nous donnent envie de les employer, la Nature est la reine de l'adaptation et notre gage d'avenir. Petite anecdote: En cherchant l'origine du livre, j'ai trouvé sa première édition...en turc! Et dans sa langue natale, l'album s'appelle "La chaise qui cherche ses pattes" ( Bacağını Arayan Sandalye) . C'est tellement plus mignon! De quoi surprendre et amuser les jeunes lecteurs et servir les profs dans leur ateliers d'écriture. Pour un lectorat de la petite enfance, 3-4 ans et plus!
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Le tribunal des animaux

Par Camille Bouchard
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Incontournable Roman ado Mars 2024 Habitué des romans historiques pour les ados, cette fois, Camille Bouchard nous amène dans un univers bien réel, bien actuel, le nôtre. Vous ne sortirez pas indemnes de ce roman. J'apporterai une nuances que l'auteur ( oui, Camille est un monsieur et ça se prononce "Ca-mil") a fait d’emblée dans le roman et qui a sa part d'importance. Je le cite: "Aucun animal n'a été maltraité pour les besoins de ce roman. Par contre, chaque seconde, pendant que vous lisez ces lignes, une trentaine d'animaux d'élevage sont abattus au Canada. Chaque seconde! Et la plupart d'entre eux meurent dans des conditions résolument inhumaines. On ne demande à personne de devenir végétarien, on tient seulement à ce que les animaux soient traités de manière plus sensibles. ( Vous avez fini de lire cette page? Sept cents bêtes sont déjà mortes...et plusieurs de façon atroce.)" La nuance est donc là: La question n'est pas de manger de la viande ou pas, la question soulevée est celle de la cruauté fait envers les animaux et en particulier les animaux destinés à garnir nos assiettes. Sous prétexte d'économies et de rentabilité, nous avons industrialiser des machines de mort toujours plus efficaces et toujours plus cruelles. Donc, si vous lisez toujours, qu'avons-nous? Marquise est la poule alpha du poulailler de Gens du Bio et dans leur petit monde d'animaux de ferme, et elle mène une enquête. Drôle d'idée pour une poule, trouverez-vous et puis, enquêter sur quoi? Tout a commencé avec l'arrivé d'un coquelet obèse sur leur ferme, décharné et passablement traumatisé, qui a survécu ni plus ni moins à une chaine de production de poulet et s'en est échappé. Le récit glaçant de "Porcelaine", qui n'avait pas de nom jusqu'à ce jour, fascine et terrorise tout à la fois la petite communauté, qui n'avaient jamais entendu parler de pareils traitements. Décidée à comprendre ce qui se passe pour les autres animaux, Marquise décide de constituer le tout premier tribunal pénal des espèces, et qui dit "procès" dit aussi "preuves". La poule est loin d'imaginer ce qu'elle s'apprête à apprendre. Et nous, lecteurs, non plus. Le récit a deux axes, le premier étant celui de l'enquête de Marquise et de ce qui se passe dans leur ferme, tandis que le second est le parcours dramatique de Porcelaine. Ce qu'on y apprend a de quoi bouleverser, c'est dur à lire et c'est dur à admettre. On a ni plus ni moins traité les animaux comme des êtres sans conscience, sans émotions et sans perceptions. Or, les études le prouvent, on en ailleurs: Les animaux ont des facultés mémorielles, ont des comportements pro-sociaux, la majorité ont de bonnes facultés cognitives et ils ont très certainement une psyché, et donc des émotions. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais vous aurez des passages sur les conditions de vie de certaines "usines" ( ce ne sont pas des fermes à ce stade), sur le peu de considération pour la santé des bêtes, encore moins pour les souffrances qu'on leur cause. Certaines amputations subies par les animaux sont même effectués à titre préventif, alors que certaines sont pour changer le gout de la viande. Certaines sont pratiqués sur des bébés animaux, à froid. Tout est pensé pour le rendement, le nombre et la facilité. Au contraire, les fermes bio semblent repensent les modes de productions et les pratiques, avec même un certain retours aux sources, moins "industrielles" et une proximité plus chaleureuse avec leurs animaux, qui ne sont pas que de vulgaires "produits". Je pense que le fond est là: Pouvons-nous changer notre façon de faire et de penser la consommation de viande? Comme il est d'ailleurs mentionné dans le roman" manger de la viande" reste un fait animal, que beaucoup d'animaux ont besoin. Cependant, avons-nous besoin d'en ingérer autant, nous qui sommes omnivores? Est-ce envisageable de repenser nos pratiques? Repenser notre façon de consommer et surtout, de choisir nos produits pour opérer un changement de mentalité au sein des producteurs? Cela nous amènerait peut-être à davantage encourager nos producteurs locaux, nos petites entreprises, qui adhèrent à des valeurs plus axées sur le bien-être des animaux? Est-ce que...Sait-on déjà arrêter à nous demander si tout ça était moral? Adéquat? Humain? En même temps, l'humain a de lourds antécédents en matière de machine de morts et de pratiques cruelles, pensons aux camps de concentrations nazis autrefois et ouïgour actuels, ou encore à l'esclavagisme des africains, véritable autoroute de commerce humain qui a causer des morts innombrables et pas moins cruelles que celles des animaux. L'histoire de Porcelaine m'a fait penser aux camps, où il y a avait cette glaçante et déshumanisante façon de diminuer les gens au rend de "marchandise", à utiliser avec acharnement jusqu'à ce que mot s'en suivre. C'est à croire que l'appât du gain et l'envie de pouvoir rendent totalement aveugles les moins empathiques d'entre nous. Et nous ne sommes pas moins responsables si nous ne faisons rien. Au moins, commençons à y réfléchir sérieusement. L'histoire en elle-même est relativement courte, divertissante à sa façon avec tous ces personnages animaliers fort colorés et de toutes espèces. Il y a même de vieux sacres comme "cibole". Les témoignages sont bouleversants, certains constats sont crus. Les animaux ne sont pas dupes de leur avenir, mais se demandent si malgré leur vocation, il n'y a pas moyen qu'on les traite avec un minimum de dignité. Une dignité que nous, sapiens, sommes les premiers à vouloir ( et à ne pas toujours obtenir). Il y a plusieurs angles de réflexions, il y a donc de la place pour le débat et plusieurs réalités se chevauchent. L'idée n'est pas de dire que tout est noir ou blanc, au contraire. Et puis, les animaux le disent eux-même, leurs humains les traite bien, ça existe. Je pense que ce genre de roman n'a pas vocation à être moralisateur autant que de dégager un enjeu réel trop souvent tassé dans un coin, parce que c'est plus accommodant pour tout le monde. La réalité est que les animaux ne peuvent pas le faire ce fameux "tribunal pénal des espèces", mais on est en droit penser que s'ils le pouvaient, ce ne serait pas un joli tableau qu'ils feraient de nous. Le même grief pourrait être employé de la part de tout ce qui vit sur cette planète, d'ailleurs. Je pense que là est le point de départ: se regarder, se demander su cette situation nous convient et si elle s’inscrit dans nos valeurs, s'il n'y a pas une petite part que nous pourrions faire pour changer les choses, puisqu'il faut bien un début à tout. Pour ma part, je suis suffisamment ébranlé pour envisager des changements dans mes habitudes, un petit pas à la fois. Bref, un petit roman qui bouscule, avec le grain efficace et atypique que je connais de Monsieur Bouchard, qui ne raconte aucune de ses histoires de la même façon. Un peu comme Jean-Claude Mourlevat l'avait amorcé avec sa série "Jefferson" , l'auteur québécois donne pour sa part, un nouvel angle au sujet de la traite des animaux, surtout pour plaider un meilleur traitement pour eux. Pour un lectorat adolescent, à partir du 1er cycle secondaire, 12-15 ans . **Certains passages sont poignants et pourraient heurter la sensibilité de certain.e.s lecteur.lectrices, mais il n'y a pas de passages particulièrement "graphiques" ( abondement détaillés).
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Le guide des métiers de demain

Par Sandrine Pouverreau et Walter Glassof
(4,0)
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Incontournable Docu ado Mars 2024 Il y a définitivement pas assez de documentaires pour les adolescents, alors qu'ils/elles/iels ont tellement de choses à penser déjà. Les métiers ne sont que l'un des nombreux sujets auxquels il faut déjà commencer à songer, ne serait-ce qu'avec les innombrables orientations des études après le secondaire. Donc, quand je suis tombée sur ce livre turquoise sur le thème des métiers d'avenir, très orientées sur les technos, le numérique, le marketing et bien sur, les enjeux liés à la préservation et la restauration de l'environnement, je ne pouvais pas passer à côté. Seul bémol pour nous, nord-américains, les parcours scolaires sont ceux du système d'éducation français. Il s'agit d'une seconde édition, la première parue en 2021. Voici les secteurs dont il sera question: -Marketing, vente, finance et droit -Intelligence artificielle (IA) -Santé et bien-être -Communication et arts -Industrie et bâtiment -Développement durable -Métavers Jamais chercher un métier n'aura semblé autant inspiré de la science-fiction, me semble-t-il. Pour vous donner une petite idée de quoi à l'air une section de ce livre, je vous présente sommairement celle sur le développement durable ( la plus fondamentale de toutes, je trouve): On aura droit à une présentation sur le développement durable et ses enjeux, suivit d'une petite rubrique appelée "L'oeil du pro", dans laquelle une recruteur explique que les profils recherchés, qui ne sont pas cantonnées aux scientifiques. En effet, elle mentionne les domaines de l'économie, des sciences sociales, et les "littéraires" ( Lettres, j'imagine). Elle mentionne aussi les degrés d'études requis, qui semble ne pas tous relever de l'universitaire, pour ce que j'en comprend. Ensuite, sur la page "Comment t'y préparer" propose des ouvertures de projets dans le domaine avant les études ou menant vers les études. On propose par exemple des associations à rejoindre, des sites et même des périodiques à consulter. Une petite rubrique traite du "retour en ville de la nature" dans une perceptive d'autonomie alimentaire et un production plus naturelle de nos aliments. Dans "Quelles compétences pour demain?" on aborde les traits de personnalités et valeurs phares qui anime ce domaine ou qu'on y développe: [Textuellement cités] - le courage et l'audace : Parce qu'aujourd'hui encore, il faut oser remettre en question des modes de fonctionnement profondément ancrés chez la plupart d'entre nous. -De la ténacité: pour tenir bon face aux réticences des dirigeants ou des salariés dans une entreprise, une commune... -De l'humilité pour laisser parfois à d'autres le soin d'emmener ses idées et projets plus loin. -La capacité de convaincre Les pages subséquentes propose divers métiers. Pour la section "Environnement durable" il y a : -Expert en bilan carbone -Entomologiste -Maître(sse) composteur( euse) -Rudologue -Conseiller ( ère) en écomobilité -Consultant en stratégie du rewilding -Architecte HQE -Technicien.ne de maintenance éolien Etc. Chaque métier vient avec son descriptif relativement concis et sa formation à obtenir. Ils y a un joli travail dans la présentation, avec des couleurs, des illustrations et dynamisme. Visuellement, ce n'est pas rébarbatif. Vous trouverez en fin de page un index avec l'ensemble des métiers évoqués, avec leur niveau scolaire requis, leur statut ( en développement, nouveau ou futur) et leur page. Le présent ouvrage possède un grand frère: "Le guide des idées de métiers" dans le même format. C'est une intéressante incursion dans le monde du travail, je ne les connaissais pas tous. Certains ont de fortes implications sociales, d'autres plus dans le domaine des sciences de la nature. Certains métiers qui n'existent pas encore illustrent même certaines lacunes dans la sécurité ou émergent du fait de certains enjeux sur la Toile et dans le vaste monde numérique. Quand j'entends sire que les robots risquent de nous remplacer, je me dis qu'aux innombrables nouveaux besoins que les technos à elles seules exigent, on est pas demain la veille qu'il y aura pénurie de métiers! Par contre, ces métiers illustre de manière équivoque que les études sont plus que jamais pertinentes dans un monde de plus en plus spécialisée et il en existe pour tous les types d'étudiants, des manuels aux intellectuels, des prosociaux aux amis de la nature. Bref, un beau petit guide, qui nous démontre que les docus aussi peuvent être passionnants, pour un peu qu'on s'y intéresse, et j'aurais clairement aimé qu'il en existe du temps de mes études, au moment où on nous demandait de choisir notre orientation sans réels outils pour le faire. Pour un lectorat adolescent à partir du 1er cycle secondaire, 12-15 ans+
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La maison à l'orée de la magie T.1 : La maison à l'orée de la mag

Par Amy Sparkes
(2,0)
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"La maison à l'orée de la magie" nous a été envoyé en service de presse, je remercie donc la maison De Saxus pour ce don. Malheureusement, malgré un monde créatif et deux personnages attachants, avoir deux personnages désagréables et une tournure un peu exagérée me laisse perplexe. Neuf est une jeune orpheline devenue voleuse pour le compte d'un individu nommé Poches, qui exploite d'autres enfants de la même manière. Quand Neuf tente de dérober la bourse d'une femme vêtue de rouge, elle ne se doute pas qu'à l'intérieur de celle-ci, elle va y trouver une toute petite maison. En frappant le minuscule heurtoir, elle permet à la maison de croitre, entre deux ruelles. Dans cette étrange bâtiment vit trois énergumènes, un jeune magicien, un troll majordome et une cuillère de bois docteur. L'étrange maison, qui défi toutes les lois de la logique et de la physique, est également maudite et il incombe à la personne qui a frappé à la porte de lever le sort. Ça, c'est si Neuf le veut bien, car dans les faits, elle trouve les habitants, la maison et la magie en général insupportable, sentiment partagé par le propriétaire de la maison vis-à-vis de leur "sauveuse". Bon, commençons par le mat qui blesse: Neuf elle-même. J'ai déjà beaucoup de mal avec les personnages exécrables, dont les romans ados sont pollués en masse en ce moment avec tous ces saloperie de bad boys à la con, narcissiques et arrogants, qui se cachent derrière leur passé difficile pour se justifier d'être absolument imbuvables ( et stupides). Neuf me fait penser à eux. Oui, c'est une orpheline, comme des milliers de personnages de la littérature intermédiaire, d'ailleurs. Les auteurs anglais adorent les orphelins, j'aimerais bien savoir pourquoi. Cela-dit, comment peut-on éprouver quoi que ce soit envers ce genre de personnage hostile, au verbe violent, aux répliques cinglantes inutilement, même envers les gestes gentils, incapable de dire "merci" et motivée uniquement par la perceptive d'avoir de l'argent? On lui a promit un bijou précieux en échange de son sauvetage. Neuf évolue peu, sauf à la fin, quand elle a une révélation soudaine. J'ai lu souvent sur des anti-héros et des canailles attachantes, mais dans la plupart des cas, le travail autours de la psyché du personnage nous permettait de voir comment leur pensée évoluait et permettait aussi de mieux cerner comment certains gestes et paroles de la part du personnage laissaient entendre des qualités émergentes et un "bon fond" un "potentiel". On peut être un personnage bourru du fait d'une éducation carencé, mais rester avec un "bon fond", qui dans un contexte plus sain, se met à doucement s'épanouir. Mais ce n'est pas le cas de Neuf. À proprement parler, elle est en interaction négative tout du long et j'étais déstabilisé devant la méchanceté qu'elle faisait preuve envers le gentil et empathique Éric, le troll majordome. Cette façon de se braquer est souvent traité par le biais de son enfance, où pleurer, accueillir la gentillesse et se laisser approcher constituent des faiblesses. Néanmoins, je m'interroge: Est-ce que sont des excuses? Est-ce qu'on en reviens à tous ces couillons allergiques aux couleurs qui en veulent au monde entiers qui ne veulent rien savoir de travailleur sur eux-même et se permettent d'être exécrables envers tous les autres? La réalité avec les personnages, tout comme les vraies personnes, c'est qu'ils ont tous des passé avec des difficultés. Certains choisissent la voie facile, celle de la lâcheté, de la violence et du matériel ( voie préférée des bad boys en somme) et d'autres optent pour l'émancipation, le travail sur soi et les projets d'avenir. Neuf semble faire parti du premier groupe presque tout le roman, avant de changer assez brutalement d'idée. J'ai également observé son milieu naturel. Certes, elle n'a aucune possessions et doit voler pour survivre ( comme des tas de personnages intermédiaire, je réitère), mais c'est à peu près tout. Je pense qu'il manque beaucoup de travail sur la psychologie du personnage principal pour mieux cerner sa vision du monde, car à mes yeux, elle est aussi unidimensionnelle que peu aimable et c'est malheureux. Elle me fait penser à cette brute stupide et profondément haïssable Feyre dans la série "Palais de roses et d'épines" un personnage absolument abjecte car inconstante, violente, méprisable envers les mauvaises personnes et complètement stupide. Neuf n'est pas stupide, mais elle manque de jugement et ne sait pas distinguer un ennemis d'un allier. Bref, elle restera dans ma mémoire comme un personnage raté à laquelle il est difficile de s'attacher et qui ne constitue ni un modèle, ni un archétype rafraichissant. Dans un moindre mesure, Sidéro n'est pas plus attachant. Dans le roman, sont "titre" de famille est resté inconnu, mais j'en propose un "Sidéro le narcissique". C'est le magicien, dont je mentionne tout-de-même l'amusant accoutrement constituer d'un pyjama et des pantoufles, qui a une haute opinion de lui même et qui centre ses besoins au détriment des autres. Il ne sait pas reconnaitre ses torts, est généralement peu constructif dans ses commentaires et ne semble même pas réaliser la chance qu'il a d'avoir un cercle de proches. Il est à bout de toutes les altérations de sa maison, je peux comprendre, mais niveau compétences sociales, c'est pauvre et tend vers le sabotage. Quand on apprend qu'un certain autre personnage lui en veut, c'est drôle, ça ne me surprend pas le moins le monde! La technique est complètement mauvaise, néanmoins et tend à me faire penser que ce même personnage est aussi très égocentrique. Pour faire contrepoids, le personnage d'Éric était savoureux, même si lui aussi n'a guère évolué. Éric est une sorte de troll, mais à cause de la couverture où l'on voit sa silhouette, je l'imagine un peu comme un mélange entre Pumba "Roi lion" et "Kronk" de "Un empereur nouveau genre", films de Disney. Éric a un tablier blanc, un plumeau qu'il affectionne et globalement, prend soin de la maisonnée. Neuf et Sidéro sont terribles avec lui, alors qu'Éric est le seul personnage à se soucier des autres. Il remarque les blessures, psychologique et physiques, il essai à maintes reprises de réconforter les deux jeune gens, avant de se faire rembarrer aussi sec, et vient même au secours une fois ou deux, pour se faire rembarrer une fois encore. Mais c'est quoi leur problème à ces deux morons! Bon sang, vous ne méritez pas Éric, bande d'ingrats, ses bonbons, ses mots gentils et son empathie sincère. Et je n'ai pas vu la moindre excuse dans tout ça. Honnêtement, je ne comprend pas ce que l'autrice a voulu faire avec ce personnage, qui est carrément une victime de violence sociale. Ce n'est ni drôle, ni constructif, ni pertinent. C'est juste insupportablement triste. Monsieur Cuillère ( "Docteur", en fait) me semblait le plus cool des personnages, il est même sur la tranche du livre...mais il est formidablement absent du deux tiers du roman, occupé à faire des expériences inconnues dans sa chambre. On n'aura pas le moindre indice sur ce qu'il y fait. Là encore, pourquoi donner autant de place à deux personnages détestables alors qu'il y en a deux tellement plus intéressants et rafraichissants? Il a un kilt et une moustache, c'est un bretteur en plus, et on ne nous le présente réellement que vers la fin? La maison elle-même est une sorte de croisement entre l'univers loufoque d'Alice au pays des merveilles, l'hôtel parallell et la maison de Baba Yaga. Son extérieur ne correspond pas du tout à l'intérieur, les chambres sont innombrables et choisissent leur occupant, elle peut voyager entre deux craques de mondes, a des escaliers qui grincent pour de vrai, un squelette dans un placard ( ohoho, le jeu d'expression), des tableaux posé de travers avec les membres de la famille de Sidéro aux titres accrocheurs, un sucrier vivant, un débardas pas commode, un jardin-cimetière, etc. J'aime bien les maisons qui ont une âme comme c'est le cas ici, même si en soit, ça n'a rien de nouveau. Il a quand même de bonnes idées et la famille de Sidéro semble à la fois gothique et décalée, si je me fis à leur titres. Je réitère, il y a du bon dans ce roman, mais les bonnes idées sont éclipsées par des personnages principaux que j'avais fréquemment envie de tasser du bras pour regarder tout le reste: "Bon, ok, bouclez-là deux minutes, y a une maison génial derrière vous, je peux visiter?" Il y a pleins de détails sur cette maison que je n'ai pas eu, du coup, il y a un léger vide quand j'ai terminé le roman. Côté rythme, là je dirais que s'est bien exécuté, quoique très rapide. Je l'ai lu en deux temps. J'ai remarqué quelques choix de verbe un brin exagérés et mal ponctués, comme par exemple "tonitruer" ou encore "vociférer". Ce sont des verbe qui sous-entende un niveau de voix presque à l'extrême, mais ni le contexte, ni la ponctuation suivent. Ça donne l'impression que Neuf passe son temps à beugler à la moindre insatisfaction, et des insatisfactions, elle en a. Ce n'est pas une fille avec du caractère...mais une fille avec un sale caractère. Et non, être une fille ne la rend pas plus attachante, car c'est aussi chiant dans les deux genres et n'en fait pas un personnage moderne du fait d'être une fille. Si on reproche aux gars d'êtres de brutes, alors est donc féministe de statuer la même chose pour les filles. De toute manière, c'est pénible à regarder dans les deux cas. Attention, il y aura des divulgâches à partir d'ici. L'antagoniste est la mystérieuse sorcière rouge qui a posé une malédiction sur la maison. si elle m'est apparue effectivement mystérieuse au début, quand on découvre son vrai visage...quelle formidable déception. On dirait une enfant immature, mesquine, égocentrique et un peu intense sur les bords, qui est chicane avec son frère pour une idiote histoire de "qui est le meilleur". Vraiment? C'est absurde, comme tournure. On parle d'un sort qui a le potentiel de tuer les habitants de la maison et on apprend que c'est pour une vengeance aussi futile qu'immature? On nous a décrit la sorcière comme une "vraiment maligne", mais je suis désolée pour elle, avec un magicien comme Sidéro, franchement, pas besoin d'être maligne. Et quand Sidéro admet enfin avoir tort, en se disant meilleur en magie qu'elle, il se rétracte juste après. Il ne semble pas l'admettre, finalement. Bref, où allons-nous avec tout ça? Il n'y a finalement pas grand chose qui ait réellement évolué, la sœur et le frère sont toujours en froid, la maison est encore partiellement maléfique, Sidéro est toujours aussi con et personne ne reconnait l'importance de la présence d'Éric. Et je viens de voir que c'est une série, ce qui signifie que le petit groupe va vivre d'autres aventures. J'espère qu'Éric sera mieux traité et que les deux enfants/presqu'ado/ados ( Ils ont quel âge ces personnages au final?) vont trouver un peu d'humanité quelque part dans leur voyage, ça leur fera du bien. Pour la fin, j'ai du mal à comprend le volte-face de Neuf. Elle peste de long en large sur la maison, insulte ses habitants, répète à moult reprises qu'elle déteste la magie ( une magie loufoque et pas toujours agréable, je concède, mais ô combien divertissante), mais passer de "je vais regagner ma liberté grâce à un gros bijou, tassez-vous bande de ploucs" à "Je suis exactement à la bonne place avec ces gens" a de quoi laisser perplexe. Il n'y avait pas beaucoup de préparation pour cette transition et aucune réelle évolution psychologique en ce sens. Elle se découvre même soudainement une compassion et une générosité entre offrant un "thé aux fraises" ( référence à la devise de Poches, "la vie ne donne pas de fraises") à Poches, dans une sorte de "cadeau de départ" et offre le fameux bijou au bibliothécaire qui lui a apprit à lire pour qu'il rénove ladite bibliothèque et regarnisse ses rayons. Deux beaux gestes, mais un peu... sortis de nul part? Par ailleurs, je n'ai pas comprit la fin: D'où sort le blason? Comment a-t-elle retrouver la maison? Pourquoi la sorcière rouge se donnerait la peine de porter le thé? Donc, ce roman avait du potentiel, mais les deux personnages principaux ne m'ont pas convaincu. La chimie entre les personnages est un peu malsaine, et le final un peu bâclé. C'est dommage, il y a avait de bonnes idées et je voudrais plus de Éric dans les histoires. ( Petit soupire déçu). Pour un lectorat intermédiaire du 3e cycle primaire, 10-12 ans+
Shaynning a commenté et noté ce livre

Alana et l'enfant vampire

Par Cordélia
(3,0)
1 commentaire au sujet de ce livre
Il y a un moment déjà que je souhaitais lire ce roman puisqu'il revenait régulièrement dans les listes sur le thème de la diversité d'orientations sexuelle et de genre. Il s'agit clairement d'un roman intermédiaire, plus qu'un roman adolescent et si ce n'est pas un mauvais roman, la présence de diversités n’éclipse pas un scénario assez simple. Alana fait parti d'une famille de Médiateurs, dans un monde où les vampires existent et vivent en secret parmi les humains. Leur rôle est d'assurer le maintient de la diplomatie entre les deux espèces, sans toutefois révéler la présence des uns aux autres. Vivant avec un mystérieux mal qui semble l'empêcher de faire des efforts musculaires soutenus, Alana se sent donc exclue dans sa famille, en particulier avec une sœur aînée qui présente de nombreuses forces. Quand ses parents et sa grande soeur partent pour une mission à l'étranger, Alana voit son quotidien bousculé avec l'arrivé d'un nouveau dans sa classe. Rapidement, elle repère sur ce nouveau venu les signes du vampirisme, à ceci-près que les infampires sont interdits depuis des siècles. Alors comment expliquer sa présence parmi les humains et son jeune âge? Épaulée de sa grand-mère, Alana se confie une mission, celle de découvrir les antécédents de Joâo, qui n'a assurément pas demandé à devenir un avaleur de globules...pour l'éternité. Donc, est-ce prévisible? Quand on est une habituée de la littérature jeunesse, assurément. La seule chose qui m,a vaguement surprise est le changement de pronom d'Oli, qui passe ainsi de "fille" à "non-binaire". Donc, pour l'originalité, on est en terrain connu. Au moins, je remercie l'autrice de ne pas nous servir le fiasco de la série Fascination, sans aucun doute les pires vampires imaginables qui soit. Ici, ils sont plus près de ce que les romans de Stoker et compagnie nous on offert en littérature, mais pour le coup, on ne réinvente pas cette pauvre créature qu'est le vampire. D'ailleurs, j'ai toujours autant de mal à imaginer comment on peut être le plus formidable prédateur du genre Homo qui soit sans aussi être l'espèce dominante du monde, en avant des Sapiens, mais bon, on semble préféré les voir mystérieusement confinés dans de sombres château à conspirer entre eux qu'en maîtres du monde. Ironique, quand même. Ce qui est cependant moins prévisible est le fait que je n'ai pas l'ombre d'une idée quand à la nature des douleurs d'Alana. C'est énervant, car si on veut normaliser un état, il faut permettre à la majorité qui est est dépourvue de le comprendre. Or, on nage en plein mystère. Syndrome, anomalie génétique, fibromyalgie, douleurs chroniques, allez savoir! Ce qui m'anène à dire que les diversités sont un peu "plaqué". On mentionne une diversité sans s'y intéresser pleinement, surtout dans le cas assez inédit d'Alana. On ne développe pas non plus sur la transition amorcée d'Oli. Je ne dis pas d'en faire un opéra, mais quand même, c'est rare un personnage non-binaire en littérature jeunesse, j'aurais aimé un peu plus de ressenti sur le sujet. Aussi, on ne traite pas du deuil ou de l'adaptation du personnage de Joâo, nouvellement vampire. C'est toujours le mat le plus délaissé, celui de la psychologie, sans doute parce que les auteurs et autrices oublient que les humains ne sont pas des champions en gestion des émotions et qu'ils sont facilement ébranlés. Du coup, ils sont souvent "trop imperturbable" ou encaisse aisément des trucs de grand ampleur, mais chouine à la moindre belle gueule par contre, sérieusement autrices, moins de coup de foudre, plus de psycho! Mais je m'égare... Le thème de l'ado qui veut prouver aux autres de quoi elle est capable est également maintes fois exploitée, surtout de cette manière, où l'héroine ou le héro prend une mission en charge sans trop de consentement parental. Ici, au moins, Alana a le concours de sa grand-mère, ça reste un point positif, car il est réaliste. Autre point que j'ai relevé et que j'ai apprécié: Les personnages ne sont pas débiles ( bon, sauf pour Oli qui a eu le béguin pour un vampire parce qu'il est mystérieux avant de s'en désintéressé parce qu'en le connaissant, il n'est plus mystérieux, ça va faire cette manie d'avoir du béguin pour le mystère plus que pour la personne??). Ils sont relativement cohérents et méthodiques, ça a du mérite. Le rythme est somme toute tranquille et on ne s'insère pas facilement dans les souliers des personnages. Ça reste donc de surface. Quand à la plume, j'ai vu bien pire, je vais donc aussi dire qu'elle est acceptable et fait le travail. Donc, globalement, ce roman est "correct", à défaut de terme plus précis. Il reste pertinent sur bien des points, est un rare cas de roman avec des vampires pas trop clichés ou couillons, qui eux sont légion, met en vedette trois archétypes rares en littérature jeunesse ( non-binaire, profil ethnique noire et heu...appelons-ça "diversité fonctionnelle pour le cas d'Alana) et met quand même en relief un monde en contradiction où les règles sont souvent arbitraires et injustes, surtout pour ceux et celles qui en auraient bien besoin. Je pense, à titre de libraire, que je trouverais des lecteurs et lectrices du lectorat intermédiaire de la 4e à la 6 année ( 9-12 ans) qui pourraient aimer le format court ( 210 pages de taille moyenne), le fait que l'histoire est en tome unique, avec des personnages atypiques et un monde de vampire relativement moderne. Tous les lecteurs de ce groupe d'âge ne carburent pas sur les séries et les pavés, et il se trouve que ces formats sont nombreux en Fantastique et Fantasy. S'il ne m'a pas transcendé ou impressionné, il m'a tenue jusqu'à la fin et sans faire de fautes particulièrement notable. Pour un lectorat intermédiaire du troisième cycle primaire, 10-12 ans.
Shaynning a apprécié, commenté et noté ce livre

Forte comme Naïla

Par Nancy B.-Pilon et Marish Papaya
(4,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
Incontournable Roman Mars 2024 Le 4e membre de la petite fratrie de romans intermédiaire de Madame B.-Pilon est arrivé! Cette fois, nous allons traiter de diversité corporelle, de grossophobie et du sport au féminin. Naïla adore la gymnastique et elle est désormais au niveau de compétition. Sa mère lui a même confectionner un superbe léotard turquoise et corail spécialement pour son nouveau club. Cependant, quand Naïla arrive pour son premier cours, c'est le début de toute sorte d'incidents. Heureusement, son entraineuse, son amie Nolwenn et sa mère sont autant de personne pour l'encourager, déconstruire les préjugés et croire en son potentiel. Comme Naïla le dit, il y a une graduation dans les violences. Ça commence par les regards désapprobateurs ou perplexes, puis, ce sont les mots moqueurs ou insultants et enfin les gestes maladroits. Pour les yeux, nous en avons un exemple durant son enregistrement à son premier cours, où la personne pense en la voyant qu'elle est dans le mauvais groupe. Pour être claire: On a présumé un bas niveau chez elle en raison de la forme de son corps. Pour les mots, on a l'exemple où Naïla doit produire une routine libre et où une des gymnaste sous-entend qu'elle doit être forte en "roulades". Enfin, pour les gestes, il y a l'exemple de cette gymnaste qui croyait avoir deviné le sac d'effets personnels de Naïla du fait du grand nombre de barres chocolatées contenues dedans. Tout comme Éloïse, dans le tome précédent, Naïla subit les associations erronées ou stéréotypées de construction sociales bien établies, qu'il nous faut maintenant déconstruire. Ici, il s'agit de la construction des personnes "grosses" , dont même le terme me semble inadéquat. En effet, les personnes avec des formes plus généreuses, une stature plus costaude et une silhouette qui n'est pas le typique filiforme si abondamment glorifié dans nos canons esthétiques occidentaux, sont-elles réellement "grosses"? On prête à ces personnes toute sorte de faussetés, sur leur gourmandise, par exemple, ou encore leur inertie. Or, Naïla n'est ni une gourmande ni une jeune fille oisive, peu s'en faut. Inversement, toutes les filles minces ne sont pas forcément active ni bien alimentée. Ce sont des associations préjudiciable à faire, car sans connaissance de la personne, ce sont de purs préjugés et ultimement, le risque, c'est de miner l'estime des personne et les faire culpabiliser, pas de ne pas être en santé, mais de ne pas être "dans la norme". Et ça ne les aide certainement pas à aimer le seul corps qu'elles ont. C'est d'ailleurs cette référence à la norme qui fait en sorte que tous les mots, regards et comportements ne sont pas forcément "malveillants" . La plupart ayant intégrés les constructions entourant la norme, pour les gens, il s'agit de traiter "un fait", alors que non, il s'agit d'un "préjugé" basé sur nos constructions, nos références. C'est ce qui expliquait le malaise qui a prit la plupart des personnages qui ont blessé Naïla: Ils ne voulaient pas mal faire, ils ont présumé d'un fait qui n'en est pas un. Mais même s'ils n'étaient pas "mal intentionnés" , ils restent dommageables. Autre élément sur le plan corporel, Naïla, avec la forme de son corps, n'entre pas dans le maillot aux couleurs de l'école. Il existe souvent ces genre inhomogénéité corporelle dans le monde du sport, me sembe-t-il, et cela ne doit pas contribuer à faciliter la place de tous les enfants et adolescents dans le monde du sport. La solution proposée est de concevoir des maillots pour chaque gymnaste. C'est un peu utopique et cela a été réalisé car il y a avait une couturière pour le faire, mais le message reste pertinent: tous les corps sont différents et dans la pratique des activités sportives, chacun mérite le confort et l'élégance auquel ils ont droit. Je remarque l'absence de jugement de l'entraineuse, qui a regarder d'abord les compétences de Naïla, et non son physique. Et n,a pas toléré la blague sur les roulades non plus. Le sport est aussi un esprit, qui se fait dans le respect des autres sportifs. En ce sens, l'entraineuse perpétue bien cet élément important dans la discipline sportive. J'ai beaucoup aimé le passage où la maman de Naïla extrapole sur la question de sa fille :" Pourquoi c'est mal d'être gros". Elle se met alors à donner toute sorte de sens au mot "gros" et ce qu'elle met en relief, c'est qu'il se prête à toute sorte de situations, ce n'est qu'un qualificatif souvent très subjectif, qui n'est ni "bien" ni "mal". Et la "norme" a malheureusement tendance à classer les qualificatif plutôt que de référer à une majorité. Une majorité qui n'est pas "absolue". Enfin, je suis toujours heureuse de voir éclore des personnages féminins sportives, parce qu'on a une autre norme stigmatisante: Le sport en tant qu'intérêt des gars. C'est faux, ça a toujours été faux, simplement, on donne enfin la place aux filles qu'elles auraient toujours du avoir. Et elles ne sont pas moins "filles" de faire du sport. Nancy B.-Pilon dresse une nouvelle histoire inspirante, actuelle et ancrée dans des thèmes et enjeux réels. Il y a toujours cette aura bienveillante qui finit par donner raison à la l'expression des diversités et je lui en sied gré. Avec de nombreux exemples, un registre émotionnel bien exécuté et des personnages attachants, elle offre avec ces livres de belles opportunités aux plus jeunes lecteurs de cultiver leur esprit critique tout en passant un bon moment de lecture. La lecture est une boîte à outil merveilleuse et ludique, qui permet de mieux comprendre le monde et célébrer ses innombrables couleurs. Pour un lectorat intermédiaire du 2e cycle primaire, 8-9 ans et plus.
Shaynning a apprécié, commenté et noté ce livre

Qui veut du gâteau ?

Par Jonathan McKee
(4,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
Quand un lémur et son comparse le paresseux découvrent une splendide pièce montée de trois étages recouvert de paillettes de sucre, la question qui se pose: Avec qui le partager? Avec l'éléphant qui risque de tout engloutir en une fois? Ou les fourmis, si nombreuse que la simple répartition risque de se révéler interminable? Dans une séquence répétitive, les animaux s'enchainent, mais les deux amis trouvent pour chacun d'eux une motivation à ne PAS partager leur trouvaille. Ils finissent donc par engloutir le tout. Bien enrobés désormais, la tigresse arrive et n'en revient pas: C'était son gâteau de fête! Les deux amis s'excuse un peu platement, mais la tigresse déclare: "oh, ne vous en fait pas, j'ai un moyen de le récupérer". À la dernière page, la tigresse s'éloigne...le ventre désormais bien rebondi. Un album bien drôle, qui a quand même choqué quelques grand-parents en librairie. Pour un lectorat de la petite enfance, 3-4 ans+