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Ashara

Par Marie-Ève Rondeau
(5,0)
1 commentaire au sujet de ce livre
Du bonbon, un vrai régal Lu en à peine trois jours, Ashara, La quête de la Lumière est un « page turner». Bien écrit, fluide. On s'attache aux personnages. Défis, dangers, aventures, intrigues, voilà les ingrédients qui font de ce livre un excellent roman de fantaasy Bravo à l'autrice ; vivement un tome 2 ; je veux connaître la suite des aventures de Dalie

Le monastère buissonnier

Par Simon Nadeau
(5,0)
2 personnes apprécient ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
Le Monastère buissonnier de Simon Nadeau nous mène a une réflexion profonde sur les moeurs et la philosophie de plusieurs civilisations à différentes époques. Beaucoup de phrases dans le livre pourraient devenir sujet d'une dissertation. C'est un livre qu'on ne lit pas d'un seul coup car on doit s'arrêter et réfléchir. Il s'agit d'un excellent livre de chevet pour ceux et celles qui aiment approfondir leurs connaisances des grands courants philosophiques d'hier et d'aujourd'hui.

À la trace

Par Deon Meyer
(4,0)
1 commentaire au sujet de ce livre
Une bonne brique, qui vaut la lecture, même si j'ai eu de la difficulté à embarquer dans la première partie. Les deuxièmes et troisièmes parties se lisent toutes seule, c'est intéressant, intriguant. De l'excellent Deon Meyer.

Cochons rôtis

Par Vic Verdier
(5,0)
1 commentaire au sujet de ce livre
Il se dégage une odeur de roussi dans ce tourne-page qu’est la nouvelle version remaniée de ce roman paru en 2015 chez XYZ Éditeur. Un roman « incisif, direct, parfois comique, mais surtout très efficace » comme le qualifie un des personnages de « Cochons rôtis ». Avec son intrigue solide, tissée serrée, cette histoire de vengeance à plusieurs niveaux s’appuie sur une description des plus réaliste du travail quotidien des équipes de patrouilleurs en binôme associées aux postes de quartier du Service de police de la ville de Montréal (SPVM). Au point de se demander si le récit est fictionnel. La suite de mon avis de lecture sur mon blogue littéraire : https://avisdelecturepolarsromansnoirs.blogspot.com/2024/03/cochons-rotis-vic-verdier.html

Ordesa

Par Manuel Vilas et Isabelle Gugnon
(3,0)
1 commentaire au sujet de ce livre
« Avant de devenir Un humain appelé Vilas Il a été un silence cosmique. Avant de devenir L’homme le plus grand de mon enfance C’était un inconnu Maître de notre vérité, il l’a emportée très loin Les morts attendent notre mort s’ils attendent quelque chose. Je trinque à ton mystère. » Manuel Vilas tente de percer, dans ce récit autobiographique qui touche à l’universel, le brouillard, parfois opaque, entourant les pères et les mères. À l’aube de la cinquantaine, l’auteur part sur papier à la recherche de ses entités parentales, le père, ancien voyageur de commerce mort en 2005 et la mère, femme au foyer, morte en 2014. En de brefs chapitres, l’auteur convoque ses souvenirs d’enfance, s’ingéniant à restituer un passé depuis longtemps révolu à l’aide d’objets, de photos et de contacts plus ou moins convaincants avec les survivants d’une famille disloquée. À de nombreuses reprises, son propos a trouvé écho dans mes réflexions sur la mort et le deuil des proches parents. Fuyant ostensiblement les enterrements rapprochés d’une parentèle de plus en plus éloignée, Manuel Vilas, nouvellement divorcé, s’interroge aussi sur le sort qui l’attend dans la vieillesse et sur l’intérêt que ses enfants lui porteront avec le temps, le confrontant ainsi à sa propre déficience en tant que fils. Le texte agit comme un miroir et l’on ne peut que se projeter dans ce récit hautement triste et touchant. J’accorde trois étoiles à cet ouvrage qui a malheureusement basculé trop souvent dans la répétition.

Le loup des steppes

Par Hermann Hesse
(4,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
Excellente lecture!

Jeux imprudents

Par Emma Green
(4,0)
1 commentaire au sujet de ce livre
J'ai aimé les 4 livres de cette série. Jeux imprudents, jeux insolents, jeux interdits, et une toute dernière fois. Je ne voulais plus arrêter de lire après avoir commencé.

Cacarico !

Par Steve Smallman et Florence Weiser
(4,0)
1 commentaire au sujet de ce livre
très intéressant pour animation dans un groupe de jeunes enfants. Ça fait rire les enfants et belle discussion suivant la lecture.

Mille baisers pour un garçon

Par Tillie Cole et Charlotte Faraday
(4,33)
2 commentaires au sujet de ce livre
J'a i aimé ce livre et j'ai pleuré du début à la fin.

Après les tempêtes

Par Patrice Godin
(4,0)
1 personne apprécie ce livre
2 commentaires au sujet de ce livre
Ce livre se lit très bien. Patrice Godin a une belle main d'écriture différente mais très belle. Les chapitres sont courts, dès les premiers chapitres j'ai été captivée par l'histoire. Des zones d'ombres y sont bien présentes incluant des passages du passé violents. Je vous le recommande haut la main.

La couleur de ma différence

Par Mc Knoell Alexis
(4,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
Incontournable Août 2023 Pour ce nouveau membre de la fratrie Unik couleur de chocolat, de la maison Héritage, on traite de racisme, de différence et d'estime de soi. Pas du racisme radical comme dans certains romans ado scabreux, non, plutôt celui des mots et des préjugés, qui à leur façon, font beaucoup de mal, eux aussi. Notre narrateur est anxieux en ce jour de début de classe. de ce qu'on comprend, il n'a pas eu son mot à dire dans la décision de sa mère de lui faire fréquenter une nouvelle école, qu'on peut deviner plus nantie ou du moins, située dans une zone de la ville plus nantie. Et où notre narrateur à la peau noire se retrouve en minorité très minoritaire dans une populace très caucasienne (Blanche). À travers ses vers libres, le narrateur nous esquisse un parcours scolaire ponctué de remarques déplaisantes et souvent basée sur des jugements ou d'association incorrecte. Je cite par exemple le "Tu parles bien pour un Noir", qui me fait sourciller tout autant que le narrateur. Il est centre de l'attention, se comparant à un pion noir sur un échiquier. Ce qui le nargue, c'est d'être toujours renvoyé à sa différence et que cette même différence est toujours renvoyée à des origines étrangères, alors qu'il est Québecois. Il aimerait qu'on change de sujet tout comme il aimerait pouvoir répondre aux remarques qui alourdissent son esprit. Un jour, la remarque de trop lui fait perdre son sang froid et il répond par la violence. Il se fait exclure cinq jours pour s'être battu. Au-delà de cette humiliation, c'est surtout le trop plein que notre narrateur a le besoin de canaliser. Heureusement Il y a une dimension sociale qui me semble très intéressante dans cette histoire est c'est celle de la minorité visible renvoyée à elle-même dans son entité. On aurait pu avoir le même cas de figure pour une fille dans une écolde composée que de garçons. On aurait pu avoir le même cas de figure avec un ado en chaise roulante ou tout autre handicap physique visible dans une école où personne n'en a. Dans ce genre de contexte, il n'est donc pas rare de voir la personne devenir aux yeux des autres "Le/La différent.e" qui a X différence. On observe alors des renvoies fréquent à cette différence, comme si aux yeux des autres, c'était une "aberration", un genre d'ovnis, un atypique, en oubliant tout ce que cette personne a de commun à eux: des émotions similaires, des intérêts similaires, des besoins similaires. Pour la personne qui le subit, elle a alors l'impression d'incarner la différence en elle-même et c'est bien évident que ça devient lourd, surtout quand il faut supporter les remarques de centaines de curieux épatés ou perplexes. Être une super-minorité dans un monde qui côtoie peu la diversité, c'est pratiquement un fardeau et ça demande donc des facteurs de protections: Un réseau social d'appuis, le concours des profs, une bonne éducation à la diversité et surtout, à l'empathie. Toutes des solutions, de rien, c'est gratuit. J'ai sourit quand j'ai lu le passage sur le prénom. Non pas que cela me fasse rire que son prénom soit écorché, mais cela m'évoque le petit livre sympathique "Je m'appelle Wlodjymyerz", livre que j'ai du écrire moult fois pour arriver à enregistrer le prénom - C'est chose faite, je le connais par coeur! Dans ce livre, Wlodjymyerz ( prononcé "Vlo-dji-mierge") se faisait constamment écorcher son prénom polonais et il y a tout un éventail de pistes de réflexion sur cette question. Les prénoms étrangers ne sont pas seulement donnés aux étrangers. Ils sont parfois ceux des enfants nés dans les pays hôtes. Les "caser" de facto dans la catégorie des "immigrants" ou des étrangers est donc une erreur, tout comme celle de le faire par la couleur de peau. Aussi, la question de la prononciation a été aussi traitée et comme une des professeurs de cette histoire le disait: Un prénom est sacré, c'est un identifiant et souvent une source de fierté donné en l'honneur d'un membre de la famille ou tiré d'un pays dont les membres exilés ou immigrés restent parfois attachés. Franciser ou remodeler un prénom pour en faciliter l'usage est donc litigieux, voir irrespectueux, en ce sens. du reste, depuis quand apprendre des nouveaux mots est-il devenu impossible à faire? On en apprend tous les jours dans notre langue d'usage, est-ce si pénible de le faire pour des prénoms étrangers? le narrateur de "La couleur de ma différence" peut légitimement, à mon avis, se sentir lésé de se faire maltraiter ainsi son nom. Je pense qu'une part revient au professeur de demander et l'autre part à l'étudiant de le fournir. "Faire de sa différence sa fierté" est un des thèmes de cette histoire et ça, je seconde cent fois! Nous avons tous une différence, certains en ont même plusieurs, certains en ont qui ne sont pas visibles. Mais aucune différence, qu'elle relève de la couleur, de l'orientation sexuelle, de l'identité en générale ou du genre ne mérite d'être une source de honte et objet d'ostracisation. Se faire sentir inférieur ou "bizarre" parce qu'on est ce qu'on est est d'une stupidité absolue de la part des gens qui la traite comme telle. D'abord parce que même dans nos différences, nous avons aussi beaucoup de ressemblances. Ensuite, parce que la différence est source de curiosité. Voir autre chose, c'est l'occasion de "voir" autrement, d'articuler autre chose et donc, d'assouplir l'esprit. C'est comme ça qu'on devient tolérant, empathique et ultimement socialement intègre. Mon avis , bien sur. J'ai beaucoup traité des "autres", je m'intéresse maintenant à notre narrateur ( appelons le Mc Knoell, puisque c'est un roman à saveur biographique). Mc Knoell a deux aspects à considérer: Sa gestion de la colère, d'un part, et la construction de ses défenses, d'autre part. Les deux seront abordés. Dans le premier cas, le directeur a raison sur la question de sa réaction violente. Si sa colère est légitime, sa réponse agressive physique l'est beaucoup moins. La violence ne résout rien, elle ne crée que plus de violence et en plus, risque de le faire passer pour quelqu'un de peu recommandable. Toutefois, cet incident se relaie à l'autre point, celui de sa défense. Mc Knoell va donc parler à sa mère des évènements, sanction oblige. Cette maman a de bonnes recommandations. Sommairement, elle recommande à son fils de tabler sur son estime de soi. Socle de notre psychée, l'estime de soi fait des miracles. L'estime de soi, quand elle est solide, permet d'accepter d'échouer et d'être faillible, elle permet d'accepter d'avoir des émotions, elle rend moins susceptible et vulnérable aux violences, elle nous donne la force d'encaisser les critique. Surtout, l'estime de soi permet de reconnaitre ses forces et d'être bienveillant envers soi-même. C'est elle qui permet de refuser d'être maltraité et utilisé. Elle sait ce que la personne vaut. Mc Knoell a donc une bonne estime de soi, mais manque de confiance en soi. Il savait déjà qu'il méritait mieux et il avait raison de croire que tout ce qu'il vit est injuste. Maintenant, avec les conseils de sa maman, à savoir "comment répondre aux gens" et "t'aimer un peu plus", il a de bonnes chances de s'intégrer et d'évoluer sainement. Ce ne sera pas facile, des imbéciles et des ignorants, il y en aura toujours. Par contre, il aura aussi des gens pour le soutenir et pour célébrer sa personne au-delà de sa différence. Ça semble même se profiler vers la fin du livre. J'aime les romans qui, à travers des formules simples, sont à saveur universelle, tout comme j'apprécie les romans qui permettent de se placer dans la peau de gens vivant des situations dans lesquelles on ne peut pas se placer autrement que dans la fiction. "La couleur de ma différence" n'est donc pas simplement une histoire de racisme pour moi, mais bien une fenêtre sur la "différence". Les LGBTQ+, les filles, les Intellos, les artistes, les immigrants, tant de jeunes pourront aussi s'identifier aux constates et aux interrogations soulevées ici. Par ailleurs, les conseils de la mère, bien qu'en apparence simple pour des entités complexes telle que l'estime, restent très pertinents. Il faut d'ailleurs que j'ajoute aimer la présence maternelle de cette histoire. Les parents sont imparfaits, mais nombre d'entre eux veulent soutenir leurs ados sincèrement, on l'oublie souvent dans la littérature adolescente, plus souvent tournées vers les enjeux. Ici, on est dans une source positive, une figure maternelle attentive et solidaire, qui propose des solutions et même des idées de quoi répondre. Ça ma bien fait rire! C'est la page 97, en voici un exemple: " Y a un Blanc à mon école, tu devrais bien t'entendre avec lui." haha Ça sonne aussi absurde qu'en sens inverse, c'est bien trouvé! Il y a un court, mais éloquent passage sur le "profilage racial" qui sévit encore dans certaines professions, comme la police. On parle de profilage racial quand on attribue automatiquement une intention ( souvent malveillante) à un groupe ethnique donné. C'est un des élément qu'on retrouve dans ce qu'on appelle maintenant "le racisme systémique" ( ne pas confondre avec "systématique", c'est pas pareil), c'est-à-dire un racisme internalisé dans un système donné. Se faire interpeller par des policiers parce qu'on a un physique ethnique noire, ou latino ou magrébin, c'est raciste et c'est du profilage racial. Pour la personne qui se fait interpeller avec pour motif son ethnie, c'est humiliant. C'est comme si on mettait tous les gens du groupe ethnique dans le même panier. Ce sont des généralisations dangereuses et surtout, qui ne mènent concrètement nul part. Bref, il y a tout un enjeu sur cette seule thématique qui mérite qu'on la souligne et qu'on en discute. Il y a un Postface de l'auteur, monsieur Mc Knoell Alexis, qui explique l'histoire derrière l'histoire. La sienne. Il relate, entre autres trucs intéressants, un élément que je trouve moi aussi important, en tant qu'individue d'une société interculturelle, mais aussi en tant que libraire jeunesse: La "juste représentation dans la culture". Pour se reconnaitre, les enfants et ados ont besoin devoir la diversité dans leur littérature ( et dans tout le milieu artistique et culturel) . À une époque pas si lointaine, la littérature jeunesse était homogène et particulièrement aseptisée de toute diversité. C'était navrant et surtout, un terrible rappel de la politisation de la littérature jeunesse. Les choses ont changées, un peu. On a plus de personnages de couleur noire, miel, pain doré, toute palette; on a plus de diversité de rôles pour les trois genres ( J' inclut l'inter-genre), ont a plus de personnages en situation de handicap et plus de personnages avec des enjeux de santé mentale. La lutte pour une meilleure représentation n'est pas violente, mais elle est là. Tout ça pour dire que l'auteur a raison de mentionner ce qui semble un détail, mais qui est en réalité un enjeu littéraire avéré. Pour se sentir estimés, les jeunes on besoin de se voir et de s'identifier à des modèles qui leur ressemble, mais pas seulement! Pour comprendre la diversité, les gars doivent lire sur des personnages féminins, les blancs sur des personnages noires, les typiques sur les atypiques. Pour former un tout harmonieux, y a pas de miracle: Faut le "voir" et le comprendre, pour le célébrer par après. Ce n'est pas en s'intéressant seulement aux catégories qui nous concernent qu'on va réellement évoluer. Houla, je me sens d'humeur philosophe ce soir! Enfin, ce roman nous rappelle le poids de nos propres mots. Sans même avoir d'intentions mesquines, parfois, la nature de nos propos ou la récurrence d'un préjugé font du mal. Je pense qu'à défaut de ne plus rien dire pour ne pas blesser, il faudrait surtout être attentifs à ce que nous disons et surtout, aux réactions ou émotions qu'elles suscitent chez la personne qui reçoit nos mots. Cela renvoie naturellement au développement de l'empathie et à l'importance des représentations évoqués antérieurement. Quand on est souvent entouré de diversité, on a tendance à moins s'en étonner et surtout, on se rend compte que nos différences n'empêchent nullement les ressemblances entre nous. Ah, bon sang, moi qui voulait faire court...bah, c'est raté! Ce petit livre, je le constate, nous fait naviguer sur pleins de thèmes intéressants et il y a pleins d'axes sur lesquels extrapoler. Merci à son auteur! Bien qu'il y ait une centaine de pages, il y a une à trois-quatre phrases par pages, c'est donc rapide à lire - Mais pas moins pertinent, attention! C'est le propre de la collection Unik que cette formule très aérée en vers libres. Notez que c'est aussi la singularité de la forme des phrases qui étonne. Des vers arrondies, en flèche, en escalier, en courbe ascendante. Des polices qui grossissent, s'amincissent ou deviennent transparentes; Des mots, plutôt que des phrases. Tout cela respire la créativité et viendra chercher le lecteur sur un aspect autre que le simple texte: celui de la forme symbolique. Leur taille ou leur emplacement est toujours corrélé au texte, ce qui le rend particulièrement dynamique et renforcé. Cela devrait plaire à un plus large spectre de Lecteurs ado, dont les moins amateurs de paragraphes ou les visuels. Enfin, comme il s'agit de vers libres, on traite donc aussi de poésie, dans une forme beaucoup plus accessible et ludique. Cela concerne l'ensemble des membres de la fratrie Unik. Nous avons placé la collection Unik en littérature adolescente ( 12-17 ans), pour qu'ils restent bien ensemble sur le rayon et parce que les sujets sont généralement sensibles. N'empêche que pour les profs des 10-12 ans du groupe de Lecteurs de la littérature Intermédiaire du troisième cycle primaire, ces livres peuvent leur convenir, si vous avez envie de vous lancer dans des enjeux plus sérieux ou si vous avez des Lecteurs matures et/ou sensibles. Je rappelle que les livres n'ont pas réellement d'âge, ce ne sont que des approximations et des lignes directrices. Pour un lectorat adolescent du premier cycle secondaire, 13-15 ans+.

Les racines du coeur

Par 2Fik et Dorian Danielsen
(4,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
Incontournable Poésie Ado Mars 2024 La collection Unik de la maison québécoise Héritage propose un nouveau membre couleur de mandarine pour aborder le thème du déracinement chez les jeunes. Comme tous les membres de la fratrie, "Les racines du coeur" est un mélange entre poésie et fiction, dont les phrases changent de forme, de teinte et de taille pour se mouler à la charge émotive ou encore au verbe d'action, ce qui en fait un texte dynamique au sens littéral. Le narrateur apprend de manière abrupte qu'il va non seulement déménager bientôt, mais également changer de pays. Pour lui, son monde vient d'imploser. Il relate la perte de tous ses repères, les émotions désagréables qui marquent son quotidien et les semaines à se sentir profondément seul et incompris. Avec le temps, à petits pas, il prend ses marques, s'approprie sa chambre et son espace vital, trouve de l'intérêt dans son nouvel environnement communautaire et obtient enfin un premier contact chaleureux avec une autre enfant. Peu à peu, il réalise qu'il n'a plus à craindre les changements de milieu, puisque à ses yeux, il est devenu sa "propre maison". Je dois avouer que dans cette historie touchante, le fait que les parents n'aient rien fait pour préparer leur enfant à autant de changements est vraiment perturbant. Comme si révéler à la dernière minute allait l'aider. Au contraire, sans prendre d'avance et lui permettre de progresser psychologiquement sur les changements à venir, en lui donnant des indices sur ce qui va arriver et amener déjà des éléments culturels propres au pays qu'ils vont intégrer ou tout autre préparations, comment ont-ils pu espérer que leur enfant s’intègre facilement? Son univers a été pulvériser en deux jours, alors qu'ils ne sont pas en contexte de guerre ou de péril! Bon sang, les parents, c'est pas fort! Bon bon, je me calme. Je sympathise avec le personnage. Je pense que dans ce genre de contexte, on peut parler de "processus de deuil", car il semble y avoir la plupart des phases, même si elle ne sont pas nommées. Il y a du déni, il y a la colère, la négociation, la dépression pour aboutir à l'acceptation et la prise en main de la situation. Il y a un processus. Le personnage passe par tout un spectre d'émotions désagréables* ( Pas "négatives", les émotions ont une fonction, elle ne sont donc jamais négatives, par contre elles peuvent être très désagréables) et on peut comprendre que sans repères, hormis ses parents, à quoi peut-il se raccrocher? On se rappelle qu'il s'agit d'un enfant, pas d'un adulte, ses facultés d'adaptation et ses expériences sont limitées. Néanmoins, et là vient le baume sur le bobo: le temps. Et la résilience. Peu à peu, il se trouve des choses à apprécier, il connait de mieux en mieux son nouvel environnement, parle mieux la langue locale, ce qui facilite la prise de contact ( qui n'a pas été favorable d'ailleurs, on s'est moqué de lui et on lui a même dit de retourner dans son pays). Je fais du pouce sur ce point précis pour les lecteurs ados qui liront le livre, mais au regard de ce que vis le personnage, n'est-ce pas un raison de plus d'être accueillant et bienveillant envers nos nouveaux arrivants? Ils et elles ont déjà beaucoup de choses à gérer de nouveau et c'est déstabilisant ( dépendamment aussi du niveau d'écart culturel , socio-économique et politique entre les deux pays, on s'entend). Bref, s'il y a du travail qui se fait du côté de l'immigrant, il faut qu'il y en ait du côté de l'hôte. J'aime bien les Unik pour les sujets qu'ils apportent avec une manière somme toute facile, mais immersive. Comme ce fut le cas pour les autres que j'ai pu lire et apprécier, j'ai le sentiment qu'il est une belle "lentille" dans laquelle regarder et observer un tout autre point de vue. Beaucoup de fictions le permette, je le conçois, mais il y a dans ces petits livres un gros "focus" sur un enjeu en particulier qu'on ne peut tout simplement pas occulter. Ici, il est question de déracinement, avec les thèmes qu'ils sous-tend, et ça nous monopolise entièrement. Comme la plupart des Unik, il se termine sur un espoir, un axe favorable , ici la prise de racines de notre narrateur. Et même une petite prise de conscience: Quand on vit un déracinement, même si je me doute que cela n'est pas une expérience qui réussira à tout le monde, reste que l'auteur a un point intéressant au sujet de son "soi en tant que maison". Mais je pense aussi que tous les gens ne sont pas en mesure d'attendre cette vision de soi, pas par incapacité ou faiblesse, mais par tempérament. Si certains deviennent des "voyageurs", d'autres sont très attachés à leur maison ou leur pays. On est tous des "plantes" uniques. Ça me fait penser qu'il y a donc matière ici à un échange sur le sujet. J'ai envie de dire qu'on en prendrait plus, il y matière à en faire un petit roman, mais je respecte le choix de ce format plus petit et concis, qui devient une sorte de "mise en bouche" sur le sujet. Une autre belle "lentille" poétique et pertinente pour la collection. Pour un lectorat adolescent, 1er cycle secondaire, 12-15 ans+ ( Mais je pense que les 11-12 ans aussi peuvent s'y intéresser).

Le goût des fraises T.1 : Le goût des fraises, Vol. 1

Par Irono
(5,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
Je suis complètement tombée sous le charme de ce manga! Pourtant, je ne suis pas fan des romances avec de grandes différences d'âges entre deux personnages. Mais on traite ce "age-gap" de façon réaliste, avec une femme qui prend souvent les devants pour lui faire comprendre son intérêt (même s'il ne comprend pas vite!) Un point particulier: on est dans la tête et les réflexions des deux protagonistes. C'est très drôle! Car Sara s'imagine qu'il doit la voir comme une gamine et que ça explique pourquoi il ne réagit pas à ses "messages discrets"; et Minori se dit plutôt qu'il va passer pour un pervers s'il montre son attirance pour elle (elle est majeure, mais ils ont 13 ans d'écart). J'ai vraiment adoré l'humour de cette courte série (elle comptera quatre tomes)! C'est certain qu'en tant que lecteur, on sait absolument tout des pensées des personnages. On rit quand Minori se retient de réagir et garde sa "poker face" alors que le coeur veut lui sortir de la poitrine. Et c'est encore plus drôle quand Sara est surprise de sa non-réaction, et se dit que ça doit être "la maturité"! Le tome 1 offre une page de stickers. Je trouve un peu dommage qu'on ait abandonné le fond des fraises mignonnes de la couverture originale pour opter pour un design remplis de carrés. Mais ce premier tome est rempli de chapitres très courts qui enchaînent les explications de la culture de la fraise et comment ils apprennent à se connaître. C'est vraiment charmant, léger et adorable... en plus de donner le goût de manger des fraises, absolument!

Called Game T.1

Par Kaneyoshi Izumi et Anaïs Koechlin
(4,0)
1 commentaire au sujet de ce livre
Une partie "called game" est une expression tirée du baseball. Cela indique que le match est interrompu parce que les conditions météorologiques, l'état du terrain ou des circonstances particulières rendent la poursuite de la partie impossible, sans mettre en danger la sécurité des joueurs. L'arbitre déclare donc la "called game", sans pénalité pour le pointage des équipes ou des joueurs. La mangaka a probablement choisi son titre (elle emploie le terme anglais en japonais, transcrit コールドゲーム) pour représenter le fait que le jeu est dangereux. Et qu'il faudrait bien qu'un arbitre, ou une autorité reconnue, déclare la "called game" car rien n'est sécuritaire pour les joueurs... Ou plutôt les joueuses, dans ce cas-ci. Car on débute avec six reines, six possibilités pour un roi au leadership contesté, dans un pays divisé. On pourrait reprocher à la mangaka d'y aller rapidement: il est un peu difficile de suivre les enjeux politiques où on nous plonge dès le début... De la même manière, le début du chapitre 6 (tome 2), qui change le temps de narration (quelques années dans le futur) pendant quelques pages, est mélangeant et il arrive trop tôt dans l'histoire. Mais on comprend vite que le but de ce jeu dangereux est de faire tomber les rivales pour espérer accéder au trône. La détresse de ces femmes, prises dans un engrenage sans pitié; de ces personnages qui sacrifient leur humanité pour avancer et survivre; est bien explorée à travers les différents tomes. La mangaka raconte agilement le passé de chacun des personnages-clés, de ses drames et motivations. Connaître l'histoire de l'Angleterre, particulièrement la période Tudor avec les six reines d'Henri VIII peut aider à mieux saisir le sous-texte utilisé pour l'histoire de Called Game. À certains moments, j'avais l'impression de regarder le drame de la pièce de théâtre Les reines de Normand Chaurette qui m'avait tant marquée! Nous en sommes au tome 8 et personne n'a encore l'autorité de déclarer la "called game" pour arrêter le massacre. Mais l'idée d'Alna de changer son identité pour devenir chevaleresse l'a probablement déjà sauvée une fois, et cela fait d'elle un personnage à l'évolution fascinante. J'aime vraiment cette série!

Ramen Akaneko T.1 : Ramen Akaneko, Vol. 1

Par Angyaman
(4,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
Oh que j'ai ri avec ce manga! Si vous êtes amoureux de chats et de ramens, c'est LE manga à lire. Il y a une telle originalité dans ce mélange des genres! Bien sûr, on a le côté mignon des chats (comment faire autrement?), même si ce n'est pas aussi prononcé que dans d'autres mangas qui misent complètement sur cet aspect (Nekodamari par exemple, maître sur ce point). Ici on raconte aussi une histoire dans un récit de type tranche-de-vie, qui permet au lecteur de connaître graduellement les personnages, comme Tamako, la protagoniste humaine qui se met à travailler dans ce restaurant particulier. J'ai beaucoup aimé le côté "exclusion sociale". Car si la popularité du restaurant repose sur les humains qui apprécient les chats, certains "trolls" veulent accumuler les clics en dénonçant de faux problèmes et en déclenchant des scènes. Les chats, n'ayant aucun droit dans notre monde de lois humaines, ont bien peu de leviers pour s'en sortir... Ce qui donne toutes sortes de solutions-surprises! Avec ces chats qui parlent et qui s'occupent d'un restaurant, ces humains qui les visitent comme si cela était presque normal, j'ai pensé au manga Léo (de Moto Hagio) qui utilisait également ce procédé "d'humanisation" animale de belle façon. Dans Ramen Akaneko, on dénonce toutefois davantage les injustices de notre monde, les exclusions de toutes sortes à l'endroit des chats, mais aussi de certains humains du récit. C'est fait tout en douceur, à travers les aventures, toujours avec cette touche d'humour qui m'a beaucoup plu. Le trait d'Angyaman est parfois un peu maladroit, on sent que c'est son premier manga. Mais son ton, le propos, l'originalité rendent son manga génial. Et j'ai terminé avec l'envie féroce de commander un immense "Akaneko Spécial" avec ces nouilles "faites à la patte"! Bon appétit!

Amour, suppléance et autres catastrophes T.3 : Problèmes secondai

Par Andrée-Anne G. Dufour
(5,0)
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Le commentaire de Carole : Ce livre parle de la difficulté de retourner au travail après un congé de maternité. Le problème devient encore plus ardu quand, en tant que professeur, on nous met en charge d’une classe de troisième secondaire avec des problèmes de comportement. Marie-Louise, habituée à enseigner au primaire, craint de ne pas être à la hauteur avec des ados turbulents. Bien qu’elle soit en amour avec son conjoint, elle plie des genoux devant Jérémy, le professeur ressource. Il est là pour l'aider, entre autres avec Greg et Évans, les étudiants les plus dérangeants de la classe. La semaine de relâche arrive, elle part avec sa famille et sa tante Nicole à Cayo Coco. Nicole va nous en mettre plein la vue. Les vacances n'ont pas tout à fait remis Marie-Louise en forme. Elle est fatiguée d’avoir à s’occuper de la maison et de son petit garçon Théo pendant que Mathieu n’en fait pas plus qu’il faut. La confiance va disparaitre quand Mathieu découvre des textos de Jérémy sur le téléphone de Marie-Louise. C’est le chaos, le silence s’installe et le couple en paie les frais. Ce roman est très agréable à lire et je pense que beaucoup de jeunes femmes vont se reconnaître. La course continuellement contre-la-montre pour tout bien faire à la perfection. L'auteur m'a séduite par son écriture humoristique, mais qui laisse tout de même planer la vérité. C'est une trilogie, je n'ai pas lu les livres précédents et je n'ai pas été déboussolée. Je vous recommande cette lecture pour un beau moment de détente. https://lesmilleetunlivreslm.over-blog.com/2024/03/amour-suppleance-et-autres-catastrophes-t3-problemes-secondaires-andree-anne-dufour-les-editeurs-reunis-par-carole-emery.html

Tsugai - daemons of the shadow realm - tome 3

Par hiromu Arakawa
(4,0)
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C'est un tome qui nous permet d'en savoir un peu plus sur les motivations et le passé des personnages principaux. Le monde se met en place, avec les possibilités des tsugai, la diversité des forces. Les combats ne sont pas tellement présents dans ce tome, mais les menaces nombreuses. En fait, on comprend de mieux en mieux qu'il est difficile de bien cerner qui sont les alliés et les ennemis... C'est l'un des traits de cette mangaka: les personnages font partie d'immenses enjeux, sans contrôler grand chose. Elle sait placer ses pions et le lecteur est toujours surpris de voir tout se mettre en place en finale. Je suis contente de la voir déployer son art, et nous dévoiler graduellement les secrets de son histoire, c'est fascinant! Et les quelques pages finales apportent encore plus de questions...

La bâtarde d'Istanbul

Par Elif Shafak, Aline Azoulay-Pacvon et Amin Maalouf
(5,0)
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À juste titre Amin Maalouf présente cette écrivaine turque comme une grande écrivaine contemporaine. Cet excellent roman met en scène une famille de femmes de caractères déchirée par les tragédies de l'histoire (le génocide arménien - la dictature - les secrets de famille), mais dont la force vitale dépasse les frontières, mêmes paranormales, tout cela autour de la richesse culinaire orientale qui donne le nom à chaque chapitre. C'est truculent, drôle, émouvant, tragique et admirablement bien construit dans le paysage d'Istambul. Les hommes sont rarement aimables sauf au Café Kundera où l'on refait le monde entre artistes et paumés de la vie. Car les femmes de tout âge dominent la scène de cette saga très actuelle (chats sur internet) qui permet de mesurer le déchirement entre arméniens et turcs dans leur quotidien. Un coup de cœur.

La cabane

Par Ludovic Lecomte
(4,0)
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Incontournable Roman ado Mars 2024 Avec ses chapitres en compte à rebours, ses textes épurés parfois à la frontière des vers libres et dont même la ponctuation disparait parfois dans les moments d'angoisse, comme si la respiration du texte aussi devenait difficile à gérer, "La Cabane" s'intéresse à un syndrome qui n'est pas nouveau, mais qui a eu un regain de manifestation durant la pandémie. Forme d'angoisse sociale, de repli sur soi et d'état d'anxiété aux manifestations somatiques similaires aux crises d'angoisses, le "syndrome de la cabane" me rappelle même le phénomène rependu au Japon des hikikomoris. Ces personnes vivent en retrait quasi total de la société, dont seuls les écrans deviennent des moyens de communication avec le reste du monde. Si les hikikomoris semblent être davantage liés à un statut social dans sa perception sociale, le présent roman s'intéresse plutôt à ses dimensions psychosociale et mentale. Le narrateur est un ado, qui a du jour au lendemain été dans l'incapacité physique et mentale de franchir le seuil de sa maison. Un état inédit, étrange, qui semble flotter quelque part entre l'angoisse et l'insécurité, qui peut paraitre à la fois réel et irréel pour les gens autours, mais qui est tout-à-fait réel pour celui qui le vit. On ne sait pas d'emblée de quoi souffre cet ado, qui semble en proie à des émotions et des pensées pour le moins intrusives. La culpabilité et l'incompréhension de son état rajoute une couche d'angoisse. Dans un texte simple et particulièrement efficace, l'autrice parvient à illustrer un état mental qui ressemble à une prison dans un crâne, dont il faut maintenant en saisir la nature. Grâce à une intervenante psychologue et l'appui d'une personne ayant vécu un état similaire, Manon, le jeune homme parvient progressivement à cheminer pour guérir, car il s'agit bel et bien de guérison mentale. Avec ses échecs, ses va-et-vient, ses peurs, ses objectifs et sa lente compréhension d'un état encore mal connu, il nous amène vers l'objectif central du roman: Sortir de la maison. J'adore quand les auteurs et les autrices font dans la psychologie et s'en sortent bien, car ce n'est pas un sujet toujours facile ou intuitif. C'est néanmoins fondamental d'en parler, car la santé mentale importe autant que la santé physique. Or, c'est relativement nouveau dans l'histoire de l'humanité que de traiter la santé mentale, sans tomber dans tous les navrants stéréotypes et fausses informations qui l'ont jalonnée. Le roman est un huis clos mental, en quelque sorte, où la guérison se fait avec de la déconstruction de schèmes de pensées, des techniques de gestion des émotions et du comportement, une réappropriation du pouvoir d'agir et tout ça sans avoir la source même de l'état anxieux. Ça va finir par être découvert et ce n'est pas étranger aux changements climatiques. En effet, le narrateur se découvre une éco-anxiété et mettra du temps pour le découvrir. Il faut parfois beaucoup d'introspection et d'auto-anlayse pour trouver des réponses en soi sur notre état mental, ce n'est pas pour rien que des expert.e.s existent pour accompagner les gens. Aussi, j'ai beaucoup aimé voir les différents cercles sociaux: la sphère des amis, celle des parents, de la famille élargie, de l'intervenante et Manon, dont le rôle est quelque part entre le support, la camaraderie et l'épaule de réconfort. La présence de ces sphère asociales saines est assurément un facteur aidant pour le narrateur, même si la maman avait beaucoup d'attentes, même si le papa était maladroit. En fait , c'est très crédible, car tout bien intentionnés soient-ils, ils restent humains. Mais ça ne change rien à leur degré d'implication et restent qu'ils n'ont pas chercher à le tirer de force de son état. Et c'est ce qui fait la différence. J'ai envie de dire que c'est une belle incursion dans le monde de la psycho-intervention, même courte et même concise. On a rarement l'occasion d'en lire et encore moins de la voir chez un garçon. Parmi les innombrables enjeux sociaux, adresser et traiter les enjeux de santé mentale au masculin est réel, car les chiffres le démontrent: les hommes vont moins chercher de l'aide, que ce soit par peur du jugement, par leur éducation ou encore parce que les services sont inadaptés. Il faudra donc normaliser la santé mentale chez nos ados garçons dans la fiction aussi, si on veut déconstruire le mythe de l'homme invulnérable psychologiquement. Avec sa formule courte et son traitement atypique dans sa structure, le roman est accessible autant aux lecteurs habitués qu'aux lecteurs occasionnels ou avec des défis en lecture. Une occasion de se poser des questions su un enjeu sociale réel, celui de le santé mentale chez les jeunes, de découvrir un univers invisible complexe et fascinant qu'est la psyché humaine et une ode à l'espoir, puisque nous avons maintenant les moyens d'aider les gens souffrant psychologiquement et mentalement de guérir ou à tout le moins, de tenter de le faire. Après tout, l'une des remarquables qualités dont jouissent les humains est la résilience. Et j'ajouterais qu'il n'y a pas de petites victoires, surtout dans l'aboutissement d'un long et exigeant processus de guérison, peut importe la forme. Pour un lectorat adolescent du premier cycle secondaire , 12-15 ans+.

Le palais des assassins T.1 : Le palais des assassins, Vol. 1

Par Tabasa Iori
(4,0)
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On a beaucoup dit que Le Palais des assassins se comparait à Les carnets de l'apothicaire. Si le thème (la Cour intérieure où résident les concubines de l'Empereur) et les costumes chinois sont similaires, la trame narrative est complètement différente. Mao Mao (dans Les Carnets) n'a pas de but précis, sauf en apprendre davantage sur les poisons et les médicaments, en se faisant remarquer le moins possible. C'est une série de type thriller détective, avec des enquêtes résolues par les déductions intelligentes d'une héroïne loin de la naïveté. Alors que Karin (le Palais des assassins) est assoiffée d'amitié, elle cherche par tous les moyens à gagner la confiance de ses collègues... Cela ne fonctionne pas, car elle est la fille d'un homme redoutable de la cour. Et qu'elle a un visage qui fait peur, en plus d'avoir des capacités de combat digne de la réputation assassine de sa famille. On est donc dans un tranche-de-vie aventure et comédie. Karin, et toutes ses tentatives infructueuses, est très drôle, et cet humour sert à désamorcer les tentatives redoutables autour d'elle pour gagner du pouvoir à la cour. Elle est un peu naïve, comprend mal les non-dits par ses collègues, mais ses mésaventures apportent une touche unique à ce manga. J'ai adoré la voir en action également, se transformant en efficace combattante quand c'est nécessaire. Quant à moi, j'ai hâte de rencontrer son père, qui fait peur à tout le monde! C'est un excellent début!

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Lecture en cours :

L'infini dans un roseau
Catégorie : Littérature
Éditeur : Le Livre de Poche
Collection : Le Livre de poche. Documents
Paru le 3 avril 2023
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